Le gouvernement de Tony Blair a fait savoir qu’il envisageait une coupe de 5 à 7% des crédits alloués à la British Library. Dotée d’un budget de 100 millions de Livres sterling, la Bibliothèque nationale avait déjà réalisé une cure d’amaigrissement depuis 2001 : 40 millions de Livres Sterling d’économies, 15% d’employés en moins.
La British Library a annoncé les moyens qu’elle entendait appliquer pour survivre à ce nouveau manque budgétaire : diminution de la politique d’acquisition, réduction d’un tiers du temps d’ouverture au public, entrée payante pour les salles de lecture, fermeture des salles d’exposition, de l’annexe dédiée aux archives de la presse (souvent utilisées pour les recherches généalogiques) et arrêt des programmes spécifiques au public scolaire.
Autant dire que la réponse des enseignants, auteurs et politiciens ne s’est pas fait attendre devant une telle dévastation culturelle.
L’auteure Margaret Drabble, dans The Guardian, explique : « Ce serait une très grande et tragique erreur de faire ces coupes. Il s’agit d’une grande institution nationale utilisée par les étudiants du monde entier. » La logique libérale du gouvernement de Blair a causé la « consternation » à la Chambre des Lords . Lord Avebury a adressé un courrier accusateur au ministre des finances, Gordon Brown, officiellement désigné comme le successeur de Blair.
Ironiquement, la British Library inaugurait son service « Turning the Page » sur son site web. Une manière d’anticiper de nouveaux moyens pour toucher son public ? Celui-ci pourra en tout cas, à toute heure de la journée, accéder à Alice au pays des merveilles, au premier Atlas de l’Europe ou encore aux œuvres de Jane Austen.
Turning the Page : http://www.bl.uk/ttp2/ttp2.html