18 janvier > Premier roman Nigéria > Elnathan John

"Parfois il n’y a pas de pourquoi." Dantala ne se pose pas de questions. Il traîne dans les rues avec une bande de loubards, cumule les bêtises et les interdits. Ce benjamin n’est qu’un gamin inconscient qui aime se prendre pour un grand. Ainsi, il s’amuse à "coller des affiches du Petit Parti", sans réaliser que les enjeux électoraux sont colossaux. Un soir d’émeutes, il est pris dans l’étau de la violence. Son obsession ? Sauver sa peau pour retrouver sa Umma, sa mère. Or celle-ci croule sous la misère et les deuils déroutants.

Dévasté par tous ces drames, Dantala se cherche un abri. Ce sera la mosquée du Sheikh, qui l’accueille à bras ouverts. L’heure est à la prière et aux sermons sur Allah, omniprésent dans les pensées du jeune garçon. "Quel est, à part plus de malheur, l’utilité de comprendre ce que seul Allah connaît et prédestine ?" Il réserve au héros quelques belles surprises. Celle de s’ouvrir au monde des mots ou de l’anglais. "Je discover des choses aujourd’hui."

Dantala n’est pas un simple d’esprit, juste un jeune paumé qui n’a pas les clés pour saisir le bourbier du Nigéria. Alors que son pays s’embrase dans les conflits religieux et la haine des hommes, le garçon se bat pour rester debout. "Tout cela est trop pour moi. La peur, la colère, la tristesse et la fatigue luttent pour s’emparer de mon corps." Heureusement que ce dernier s’éveille aussi à l’amour.

Non dénué d’humour, le premier roman d’Elnathan John se veut éminemment politique, dynamique et original.

K. E.

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