L'artiste et académicien Jean-Loup Dabadie est décédé dimanche 24 mai à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris) "
d'une maladie autre que le Covid-19", a annoncé à l'AFP son agent Bertrand de Labbey. Il avait 81 ans.
Né en 1938 à Paris, Jean-Loup Dabadie a débuté sa carrière comme écrivain et journaliste, avant de devenir auteur de sketches à succès — notamment avec Guy Bedos —, puis parolier et scénariste. Il est l'inoubliable auteur de
On ira tous au paradis, chanté par Michel Polnareff, ou encore de
Femmes je vous aime, interprété par Julien Clerc, et il a signé les scénarios de films de Claude Sautet, parmi lesquels
César et Rosalie et
Les choses de la vie, avec Michel Piccoli, disparu
le 18 mai dernier.
En 1957, il publie au Seuil son premier roman,
Les yeux secs. La maison éditera ensuite
Les dieux du foyer (1959),
La famille écarlate (1968) ou encore
Clara et les chics types (1981). En 2007, Galilée publie
Tant d'amour, un recueil des chansons écrites par Jean-Loup Dabadie.
L'auteur est intronisé
en 2009 à l'Académie française — qui lui avait attribué son Grand prix du cinéma "
pour l'ensemble de son œuvre", en 1983 — au fauteuil de l'écrivain Pierre Moinot, symbolisant la politique d'ouverture de l'institution. La même année, son épouse Véronique Dabadie signe
Conversation avec Jean-Loup (Cherche Midi) dans lequel, sur un ton complice, il a retracé sa carrière.
Jean-Loup Dabadie venait de terminer l'adaptation pour le cinéma des
Volets verts, de Georges Simenon (Presses de la Cité, 1950), dont le premier rôle rôle devait être tenu par Gérard Depardieu.
Les mots pour le dire
Depuis l'annonce de sa disparition, Jean-Loup Dabadie est unaniment salué comme un enchanteur, bienveillant, drôle et subtil, de la culture française des Trente Glorieuses. La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem), qui lui avait remis son Grand prix en 1984, voit en lui un "
insatiable amoureux de la langue". Il avait "
les mots pour le dire, et le faire dire. Toute sa vie, Jean-Loup a ciselé strophes et vers, dialogues et répliques, humour et drame, prose et poésie".
"
La France perd un auteur aux mille talents, inclassable et populaire", a twitté le ministre de la Culture Franck Riester.
Son prédécesseur, Jack Lang, voit en cet "
écrivain, parolier, journaliste, scénariste, dialoguiste" un "
alchimiste des mots qui dansent". Pour Mireille Mathieu, c'est un "
fabuleux auteur, scénariste, grande plume de la variété française" qui "
mérite son étoile au Paradis, lui qui a écrit les plus belles pages des choses de la vie".
"
Quelques jours après Michel Piccoli, un autre complice de Claude Sautet s’en va", note Patrick Bruel, en le remerciant pour "
ces répliques qui ont si souvent guidé nos vies". "
C'est un grand frère qui disparaît", a réagi Julien Clerc auprès du
Parisien, tandis que Michel Drucker confiait à Franceinfo qu'"
une page de ma vie (...) se tourne".