Au total, les organisateurs annoncent 65 000 visiteurs venus écouter les conférences, souvent en VO, et rencontrer les 80 auteurs français (à l’honneur cette année) et étrangers. Soit une progression de 20 % de la fréquentation de cette édition, qui comptait un jour de moins que l’an dernier.
Comme d’habitude, les lecteurs ont fait la queue dans la librairie de 1 000 m2 (tenue par 12 libraires de la région) au coeur de l’ancienne Bourse du commerce, devant des vedettes comme James Ellroy, Camilla Läckberg, Franck Thilliez, Caryl Ferey, Bernard Minier, George Pelacanos (scénariste de la série télévisée mythique The Wire).
Mais c’est aussi un public qui goûte les découvertes et suit les recommandations des libraires. 200 exemplaires ont été vendus d’Après la guerre, d'Hervé Le Corre, prix du polar européen du Point (Rivages), et de Yeruldelgger, de Ian Manook, prix des lecteurs Quais du polar/20 minutes (Albin Michel). Les poches Glacé, de Bernard Minier, Horreur boréale, de la Suédoise Asa Larsson, ou Tel Aviv Suspects, de l’Israélien Liad Shoham, étaient épuisés. En tout, les libraires ont vendu 25 000 volumes en trois jours.
«On conseille autant des lecteurs qui ne lisent jamais de polars que des spécialistes qui se limitent à un genre spécifique, mais cela donne toujours des discussions intéressantes. Comme on lit tout ce qu’on a sur le stand deux mois avant, on fait aussi des découvertes qui alimentent ensuite le fonds de la librairie qu’on conseille à nos clients», note Maya Flandin de Vivement dimanche. «J’arrive aussi à vendre des titres un peu en marge comme ceux de Primo Levi et de José Carlos Somoza, et même un livre comme Le Jazz et les gangsters», renchérit Erik Fitoussi, de Passages.
Testée pour la première fois cette année, la journée professionnelle Polar connection, organisée le vendredi, a réuni 200 éditeurs français et étrangers, agents, traducteurs et producteurs. Encore peu médiatisée, elle n’a eu qu’un nombre modeste de participants mais devrait être renforcée l’an prochain. Parallèlement, les master class sur des sujets pointus comme l’écriture de scénarios, avec George Pelecanos et Franck Philippon de la Femis, ou sur la traduction, avec Jean-Paul Gratias, le traducteur d’Ellroy, ont été remarquées pour leur qualité.
Interventions des auteurs dans les musées, départ en moto de Craig Johnson, Deon Meyer, Patrick Raynal et Henri Lovenbruck pour le musée d’Art moderne, projections avec l’institut Lumière, librairie culinaire et menus polars dans certains restaurants, soirée « Points » sur le Rhône… sans oublier l’enquête in vivo dans toute la ville, qui a battu des records avec 10 000 participants : tout Lyon a vécu à l’heure du polar pendant trois jours et compte remettre ça l’an prochain, toujours au printemps.