Polémique

Il y avait bien des restes de victimes du nazisme à Strasbourg comme l'affirmait Michel Cymes

Michel Cymes

Il y avait bien des restes de victimes du nazisme à Strasbourg comme l'affirmait Michel Cymes

En janvier dernier, Michel Cymes publiait un ouvrage polémique dans lequel il affirmait que l’université de Strasbourg possédait encore des restes de victimes juives du nazisme. L’université avait virulemment démenti. Il s’avère que le célèbre médecin n'avait pas tort.

Par Agathe Auproux
avec AFP Créé le 23.07.2015 à 17h38

Dans son livre Hippocrate aux enfers : les médecins des camps de la mort, consacré aux médecins des camps de concentration et paru en janvier dernier chez Stock, Michel Cymes évoquait la présence de restes de 86 victimes juives de l’anatomiste nazi August Hirt, à l’institut de médecine légale de Strasbourg. Suite à la sortie polémique de l’ouvrage, l’université de Strasbourg avait immédiatement nié. Alain Beretz, alors président de l’université de Strasbourg, avait démenti ces affirmations, évoquant des rumeurs, voire une légende urbaine, et assurant que c'était "faux depuis 1945 !". Or, le médecin le plus médiatique de France avait dit vrai.

Le 9 juillet dernier, l’historien Raphaël Toledano a retrouvé les restes de ces victimes du nazisme à l'Institut médico-légal de la métropole alsacienne. Auteur de plusieurs travaux sur la question, dont le documentaire Le Nom des 86 réalisé par Emmanuel Heyd, le chercheur est parvenu à identifier, avec le concours du directeur actuel de l’Institut de médecine légale de Strasbourg, le professeur Jean-Sébastien Raul, plusieurs pièces, parmi lesquelles un bocal contenant des fragments de peau d’une victime de chambre à gaz.

Deux éprouvettes

Le chercheur a également découvert deux éprouvettes renfermant le contenu de l’intestin et de l’estomac d’une victime et un galet matricule utilisé lors de l’incinération des corps au camp de concentration alsacien de Natzwiller-Struthof. Ces restes appartiennent à plusieurs des 86 victimes d’un projet de collection de squelettes juifs voulu par August Hirt, précise l’AFP.

La majorité des restes, en grande partie découpés, avait été retrouvée par les alliés peu après la libération de Strasbourg en 1944, et fut rapidement inhumée au cimetière israélite de Strasbourg-Cronenbourg. Les éléments qui viennent d’être retrouvés auraient été conservés à des fins d’analyse judiciaire, selon les premières explications, avant d'être "oubliés". Ils devraient rejoindre au cimetière les autres victimes du nazisme.

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