Lâchée par sa banque pendant l'été et faute de trésorerie, la directrice de Galaade avait dû placer sa société en redressement judiciaire fin septembre. Un administrateur avait été nommé et un repreneur était recherché depuis janvier. Les diverses pistes n'ayant pas abouti, Emmanuelle Collas a été contrainte de mettre la clé sous la porte.
A raison d'une dizaine de titres par an, Galaade proposait une ligne éditoriale ouverte sur le monde et les débats contemporains avec de nombreuses traductions. Le but de sa fondatrice était d'"éditer de la littérature entre poétique et politique, faire une chambre d’échos dans laquelle les textes se répondent", expliquait-elle à Livres Hebdo en 2015.
Cette année-là, alors que sa maison fêtait ses dix ans, elle avait reçu le prix Médicis étranger pour le troisième roman d'Hakan Günday qu'elle éditait, Encore. Historienne de l'antiquité dans sa précédente vie, Emmanuelle Collas avait découvert l’écrivain turc dans sa langue originale, elle qui a travaillé sur des chantiers archéologiques en Turquie comme épigraphiste.