Si l'on ignore encore quels étaient les deux choix privilégiés par l'ancienne Ministre de la culture Christine Albanel concernant le futur Musée d'Histoire de France, son successeur a suggéré dès cette semaine de retenir le site de Fontainebleau (Ile-de-France).

Frédéric Mitterrand a fait à l'Elysée une "proposition globale" suggérant "un site et un nom" pour conduire la création de ce musée que Nicolas Sarkozy a évoqué une première fois dans un discours en janvier dernier.

Selon une source proche du dossier, Frédéric Mitterrand a proposé que Jean-François Hébert, qui était directeur de cabinet de madame Albanel, prenne la direction de Fontainebleau, récemment devenu établissement public, s'il devient Musée de l'Histoire de France, en remplacement de Bernard Notari.

Nicolas Sarkozy avait annoncé sa décision de créer un musée de l'Histoire de France "dans un lieu emblématique de notre histoire". Plusieurs lieux avaient été mis en compétition : les Invalides, le château de Vincennes, qui a le soutien de nombreux historiens, le Grand Palais, le Palais de Chaillot et Fontainebleau. Des villes de province comme Nice s'étaient portées candidates. Fontainebleau, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, a l'avantage de légitimer le Grand Paris que souhaite construire Nicolas Sarkozy. Mais, éloigné de la capitale (65 kilomètres) et à l'écart des flux touristiques de la région, il ne reçoit que 400 000 visiteurs par an. Il restera aussi plusieurs problématiques à résoudre comme l'objectif culturel, le contenu patrimonial et la place des archives de ce nouveau Musée. Aucun calendrier précis n'est encore confirmé.

Un Mucem qui a déjà plusieurs mois de retard

Frédéric Mitterrand a aussi fait de la construction du Musée des civilisations d'Europe et de la Méditerranée (Mucem) à Marseille, long serpent de mer local et national, l'une de ses priorités, en rappelant les engagements de financement pris par l'Etat, lors d'une visite du site dimanche.

Premier musée national à être délocalisé en province, le Mucem, situé dans le fort Saint-Jean, doit être opérationnel quand Marseille sera Capitale européenne de la Culture en 2013. Son coût de 175 millions d'euros doit être financé à hauteur de 60% par l'Etat et 40% par les collectivités locales. Le projet de l'architecte marseillais Rudy Ricciotti avait été retenu dès 2004, mais les travaux ont pris depuis beaucoup de retard. En janvier, la précédente ministre de la Culture, Christine Albanel, avait annoncé le premier coup de pioche pour juin, mais des recours contre le projet, rejetés cette semaine en justice, ont encore différé le début des travaux au mois d'octobre, selon un calendrier confirmé par la préfecture.