Cette année, le ministère de l’Education a mis 110 millions d’euros sur la table pour la deuxième phase du renouvellement des manuels scolaires au collège, à mettre en conformité avec les nouveaux programmes qui s’appliquent depuis la rentrée 2016. L’effort est important pour le budget de l’Etat, mais le compte n’y est pas pour les éditeurs scolaires. "Le budget baisse de 27 % par rapport à l’an dernier, alors qu’il reste encore en moyenne trois manuels à acheter par élève, soit environ 10 millions de volumes. Les moyens alloués devraient permettre d’acquérir 6 millions d’exemplaires", estime Pascale Gélébart, directrice de l’association Les éditeurs d’éducation.
Au retour des vacances de Pâques, les professeurs trouveront plusieurs dizaines de manuels envoyés par les éditeurs, en sciences et en langues vivantes (voir tableau), les matières fléchées pour la seconde vague de renouvellement des ouvrages. Réunis par disciplines, les enseignants sélectionneront ceux que leur établissement commandera et utilisera au cours des prochaines années. L’an dernier, ils s’étaient livrés au même exercice pour le français, les mathématiques, l’histoire-géographie, pour toutes les classes du collège, pour les sciences en 6e et pour la deuxième langue vivante en 5e, soit en moyenne 3,5 ouvrages par élève. "Pour que tous les collégiens disposent d’un manuel conforme aux nouveaux programmes dans ces matières fléchées pour la rentrée 2016, il aurait fallu prévoir d’acquérir 11 millions d’exemplaires. Or le total des achats en 2016 chez des éditeurs scolaires atteint 8,3 millions d’exemplaires. En prix public hors taxe, le montant du marché a quadruplé par rapport à 2015, et atteint 197 millions d’euros", précise Pascale Gélébart. Le chiffre d’affaires réel est inférieur d’environ 30 %, déduction faite de la remise aux libraires, qui eux-mêmes consentent en moyenne 25 % de rabais aux collèges. Le budget alloué par le ministère de l’Education nationale était de 150 millions d’euros, contre une vingtaine de millions d’euros pour les deux exercices précédents. Totalement dépendante des réformes et des crédits publics, l’économie de l’édition scolaire est soumise à de violents à-coups.
"L’incontournable de cette réforme, c’est son ampleur", insiste la représentante des éditeurs scolaires. Annoncée dès les débuts du quinquennat, elle a pris deux ans de retard pour être finalement appliquée en une seule fois, simultanément dans toutes les disciplines et à tous les niveaux au collège en septembre 2016. Du jamais-vu, alors que la version définitive des programmes n’avait été connue qu’à l’automne 2015. L’effort, financier pour l’Etat, d’organisation et d’investissement pour les éditeurs, était si considérable qu’il a été décidé de répartir les achats et la réalisation des manuels sur deux ans. Un changement identique était aussi appliqué au primaire, mais sans le même effet de masse en raison d’un financement dépendant des communes.
Application précipitée
Le président de la République avait prévu de mettre ces réformes à l’actif de son quinquennat, d’où la précipitation de cette mise en œuvre. François Hollande ayant finalement décidé de ne pas se représenter, personne ne se risque à défendre ce renouvellement profond des cycles d’enseignement et des programmes. Ce ne sera pas un enjeu électoral, pas même pour Benoît Hamon, candidat socialiste et éphémère ministre de l’Education nationale. Pour les mêmes raisons, le grand plan d’équipement numérique des collégiens, un investissement public de plus d’une centaine de millions d’euros personnellement soutenu par François Hollande, n’est pas plus revendiqué ou discuté.
"Selon nos estimations, 75 à 80 % des collégiens ont reçu leurs nouveaux manuels dans les disciplines prévues. Le taux d’équipement est moindre dans les établissements privés, moins dotés en budget, et dans les départements d’outre-mer, en dépit de l’expédition des manuels par avion financée par le ministère de la Culture, via la Centrale de l’édition", explique Sylvie Marcé, présidente du groupe Editeurs d’éducation et directrice générale d’Humensis, dont fait partie Belin. La dotation des collèges privés sera augmentée cette année, à 26,60 euros (+ 20 %) par élève, et l’expédition par avion des manuels dans les Drom sera reconduite. Dans le public, la dotation passe à 35 euros par élève, contre 51 euros l’an dernier, a calculé Pascale Gélébart à partir des données budgétaires.
Ce renouvellement en deux phases bien distinctes pourra prendre des allures de match retour entre les éditeurs désireux de conforter leur succès, et ceux qui voudront reconquérir des positions perdues. L’an dernier, Nathan et Bordas (groupe Editis), Belin et Lelivrescolaire.fr ont réalisé de bons scores, notamment aux dépens du leader Hachette, pénalisé par l’étalement des publications de ses manuels, en avril, juin et août. Alors qu’une partie des enseignants contestaient cette réforme, ils ont malgré tout sélectionné les livres de la réforme très tôt, dès le début de juin pour la plupart, avec les spécimens dont ils disposaient alors, ce qui a favorisé les éditeurs présentant des collections complètes. "Le défi reste tout aussi important cette année, nous avons publié plus d’une vingtaine de titres, mais avec un peu plus de temps pour les livrer en avril", remarque Odile Mardon-Kessel, directrice du secondaire chez Hachette Education. L’éditeur a publié dans toutes les disciplines de cette seconde phase, en manuels annuels ou de cycle complet, comme ses concurrents. Comme l’an dernier, le pôle Education d’Editis (Nathan, Bordas, Retz, Le Robert) n’a pas souhaité s’exprimer, sa directrice générale, Catherine Lucet, jugeant la date de publication de ce dossier prématurée pour exposer son programme.
Le numérique encore à la traîne
L’année prend un relief particulier pour les spécialistes des langues, tels La Maison des langues et Didier (groupe Hatier, filiale d’Hachette Livre). "Nous avons eu une bonne surprise l’an dernier avec plus d’achats que nous avions anticipé en LV2 5e, nouvellement introduite au programme", se félicite Véronique Hublot-Pierre, directrice générale de Didier, qui publie en anglais, allemand, espagnol (de même que La Maison des langues), et aussi en sciences et en maths, autres spécialités de la maison. "En langues, les cahiers d’activités sont aussi un enjeu très important, avec beaucoup d’achats individuels en librairie", insiste Didier Mollet, directeur commercial d’Hachette Education. "Les cahiers attachés aux manuels non renouvelés continuent de se vendre", ajoute Célia Rosentraub, directrice générale d’Hatier, qui fait aussi un effort particulier en langues, avec deux collections d’anglais. L’éditeur compte aussi sur les sciences : "En SVT [Sciences de la vie et de la Terre], nous avions publié par anticipation un manuel que les enseignants ont beaucoup utilisé pour leurs cours, nous espérons qu’ils le retiendront maintenant pour leurs élèves."
Les SVT sont précisément un des points forts de Belin. "Nous avons 30 à 35 % de part de marché, nous continuons de nous renouveler en conservant nos spécificités, à base de documents lisibles, excitants, nouveaux, avec l’objectif de donner envie de faire des sciences, dans des milieux qui en général n’ont pas cette culture", explique Yves Manhès, directeur du pôle Education d’Humensis, dont Belin est une des marques. L’an dernier, l’éditeur a réussi une belle progression en français. "Nous avons pris un pari, en sortant d’une conception classique, pour aller vers une présentation et un contenu plus pétillants et vivants, que les enseignants ont apprécié : notre part de marché est passée de moins de 10 % à plus de 25 %", se félicite-t-il. Belin veut répéter ce succès en langues, partant aussi d’une position où il a peu à perdre. Le challenge repose sur Giovanni Picci, responsable éditorial langues vivantes, venu du département des dictionnaires bilingues de Larousse. En revanche, en histoire-géographie, en raison de la sortie tardive d’un manuel de sa collection cycle 4, Belin a reculé de plus de 20 % de part de marché à 15-17 %, au profit notamment de Lelivrescolaire.fr.
"En histoire-géographie et en français, toutes nos collections étaient prêtes dès avril, et nous sommes troisième dans les matières où nous avons publié", se réjouit Raphaël Taieb, président et fondateur de Lelivrescolaire.fr Editions. Face à des concurrents dont l’expérience se compte en décennies, voire en siècles (Belin, Hachette), la société, créée en 2010, a réussi à s’imposer dans un secteur aux barrières à l’entrée dissuasives, sauf pour quelques spécialistes cantonnés aux filières professionnelles. Il a su profiter de la réforme de 2016 pour conforter une place encore incertaine, et compte bien pérenniser ce succès. "Nous publions 25 références, contre 13 l’an dernier. C’est un travail considérable mais nous avons passé un cap. Nous employons maintenant 45 personnes, et la suite, ce sera de publier pour le lycée, et le primaire", prévoit le jeune patron de 30 ans. Plus que tous les autres éditeurs, il sera toutefois confronté au risque de trou d’air l’an prochain, si le gouvernement issu des prochaines élections considère qu’il n’y a pas lieu de prévoir un financement complémentaire pour les manuels des collèges. Forts des chiffres qu’ils ont soigneusement collectés et qu’ils diffusent dès maintenant, les éditeurs comptent bien faire savoir que ce serait une situation inéquitable pour les 20 à 30 % d’élèves ne disposant pas de manuels conformes aux nouveaux programmes.
En dépit du grand plan numérique d’équipement des collèges, les ventes de licences sont en effet loin d’atteindre le niveau du papier, et ne constituent pas encore un relai d’activité. "Le chiffre d’affaires atteint 4 millions d’euros, dont 3 pour le seul collège, alors qu’il aurait dû être du double si les 30 euros de budget d’achat de contenus affecté à chaque collégien du plan numérique avaient été dépensés", remarque Mahin Bailly, directrice générale de Magnard. La maison surveille le sujet de près, pour avoir pris une initiative forte l’an dernier : ses bi-manuels papier donnent accès à la version numérique individuelle de l’ouvrage, activée par un code. "10 % des licences numériques de nos bi-manuels ont été utilisées", indique Mahin Bailly. Les concurrents n’ont pas apprécié, mais se sont alignés, pour ne pas laisser cet avantage à Magnard, qui fait valoir qu’ainsi la diffusion numérique, sinon le marché, a vraiment décollé. Pour démontrer l’implication des éditeurs scolaires, le groupement éducation du SNE souligne en effet que "1,5 million de manuels numériques ont été mis à la disposition des collégiens, avec un accès personnel". Loïc Heydorff, patron d’EMLS, un des très importants libraires spécialistes du seul scolaire, évalue toutefois la part de gratuité à près de 80 % des licences qu’il a distribuées.
Les licences payantes, à 5 euros environ pour un accès annuel, n’ont concerné que les établissements acheteurs de manuels numériques seuls, encore très minoritaires mais en expansion. Cet achat récurrent à chaque rentrée, comme les cahiers d’exercices, permettrait de lisser les revenus des éditeurs avec ou sans réforme. Si l’achat est renouvelé quatre années de suite, le chiffre d’affaires numérique atteint en effet le prix moyen d’un manuel papier, dont la durée de vie est au minimum de quatre à cinq ans. "C’est une des raisons qui mobilise les éditeurs scolaires sur cette production", reconnaît Raphaël Taieb, qui a anticipé ce modèle économique en finançant la croissance de son entreprise avec les ventes de bons vieux manuels papier.
H. H.
Les adjudicataires confortent leur position
Contrôlé dans sa quasi-totalité par Belin, Editis, Hachette Education et Magnard côté édition, le marché du livre scolaire est dominé par une poignée de revendeurs côté diffusion, quoique de façon moins concentrée : "La LDE, Cufay, EMLS, la Sadel, Vauban, et Pichon pour le primaire ont totalisé environ 40 % des ventes l’an dernier, contre 25 à 30 % en 2015", estime Didier Mollet, directeur commercial d’Hachette Education. La part de ces six spécialistes a mécaniquement augmenté en raison de la spécificité d’une année de réforme, qui entraîne de grandes commandes via appels d’offres (ou adjudications). En dehors de ces périodes exceptionnelles, la part des libraires se maintient notamment avec les achats de cahiers d’exercices annuels et les commandes de réassort des communes.
"Je ne descends pas ma remise en dessous de 9 %, mais j’apporte un service complet", insiste Olivier Barbier. Le gérant de La Ruche aux livres, à Wavrin, dans l’agglomération de Lille (Nord), fidélise ainsi quelques écoles primaires et des établissements privés du secondaire. En Normandie, après la fermeture de La Procure à Rouen, qui dominait le marché des collèges de la région, La Galerne est revenue dans les établissements de l’agglomération du Havre (Seine-Maritime), indique Cyrille Legrand, responsable du rayon scolaire et universitaire, mais en accordant le rabais devenu la norme de ces ventes très disputées : elle oscille autour de 25 %, alors que la remise du libraire est plafonnée à 31,5 %. Les librairies Hémard, à Sézanne (Marne), ou Birmann, à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), font aussi jeu égal avec les grands adjudicataires dans leurs régions respectives, en assurant un service rigoureux, et se chargeant eux-même du transport pour récupérer quelques points de marge. Egalement spécialistes des fournitures scolaires et de la papeterie en tant qu’adhérent du réseau Majuscule, ils entretiennent de toute façon un service de livraison toute l’année. Vauban, à Lexy (Meurthe-et-Moselle), tient aussi très fermement un réseau d’établissements fidèles dans sa région, et au-delà à présent.
A partir d’Abbeville, Cufay s’est maintenant étendue dans la France entière. "Nous livrons 1 400 collèges sur 7 000. Nous avons expédié 2 millions de manuels l’an dernier et notre activité a plus que doublé, à 28 millions d’euros contre 12 l’année précédente", explique Thierry Damagnez, patron de cette librairie organisée pour faire face aux brusques hausses du secteur, suivies de plongeons tout aussi importants. EMLS, à Aix-en-Provence, encore plus dépendante du collège, reconnaît son patron Loïc Heydorff, a vu son chiffre d’affaires passer de 6 à 26 millions d’euros, entre 2015 et 2016. Comme Cufay ou la LDE, EMLS a aussi démarré un service numérique, alors que les petits indépendants laissent les établissements traiter directement avec les plateformes des éditeurs (CNS pour Editis, KNE pour Hachette-Hatier, Edulib pour Belin-Magnard). "Ce n’est absolument pas rentable pour le moment, mais c’est un service à nos clients", juge Thierry Damagnez, "et nous sommes en phase d’acquisition d’expérience", ajoute Loïc Heydorff. Pour les libraires comme pour les éditeurs, la transformation numérique pourrait permettre de lisser l’activité des ventes scolaires.
H. H.
Qui paie quoi ?
Les nouvelles Régions, nées de la réunion de territoires où les systèmes d’accès aux manuels de lycée étaient différents, doivent procéder à l’harmonisation de leurs dispositifs. Pour le meilleur ou pour le pire, concernant les libraires.
La récente décision du conseil régional d’Occitanie de généraliser le principe de gratuité des manuels de lycée suscite une vague d’inquiétudes chez les libraires situés dans l’ex-région Midi-Pyrénées. En vigueur depuis des années dans la partie du territoire occitan correspondant à l’ex-Languedoc-Roussillon, la gratuité remplacera à la rentrée, dans l’autre partie de la zone, un dispositif reposant sur une aide financière directe aux familles. Alors que, dans ce second cas de figure, les élèves achètent eux-mêmes leurs manuels, notamment en se rendant dans une librairie locale, dans le premier, les achats sont centralisés et reviennent souvent à de grosses structures.
Anticipant une forte chute d’activité liée au passage à la gratuité, la librairie Mot à mot, à Rodez, a baissé définitivement le rideau le 31 mars. La gérante, Frédérique Azémar, explique que le nouveau dispositif la privera "d’au moins 30 % de chiffre d’affaires, car derrière la perte en scolaire, il y aura une perte sur les autres rayons du fait d’une moindre fréquentation du magasin. Dès lors, ce n’est plus viable pour nous." En Midi-Pyrénées, ils sont nombreux à s’inquiéter pour leur avenir, conscients, comme Jean-Pierre Marchant (Caumes des livres, à Millau), que le chiffre d’affaires scolaire est vital pour la survie des librairies en territoire rural. A une échelle plus importante, Benoît Bougerol (La Maison du livre, à Rodez, et Privat, à Toulouse) estime qu’"aucun libraire de Midi-Pyrénées n’a les moyens logistiques de répondre aux nouveaux appels. Cela va entraîner la fuite de 16 millions d’euros hors de la région".
Harmonisation
Le cas de l’Occitanie traduit une des problématiques du redécoupage des territoires entré en vigueur le 1er janvier 2016. Les lycées relevant des compétences des Régions, celles-ci ont développé, ces dernières années, des dispositifs destinés à faciliter l’accès aux manuels pour les lycéens, chacune choisissant entre deux grandes options : la gratuité pour les lycéens avec des achats centralisés par les établissements ou par la Région, ou bien l’octroi d’aides aux familles pour leur permettre d’acheter elles-mêmes les manuels.
La nécessité aujourd’hui d’accorder les dispositifs au sein des nouvelles régions, nées de la fusion d’anciennes régions, pose surtout question lorsque celles-ci avaient choisi des options différentes. Outre l’Occitanie, sont concernées la Nouvelle-Aquitaine (qui réunit Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin) et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Pour ces deux nouvelles régions, l’harmonisation se fera au profit non pas de la gratuité, mais des aides aux familles qui devraient être généralisées à partir de la rentrée 2018-2019. Le temps de mettre en place un dispositif autour d’une nouvelle carte Jeune, chacun des anciens territoires gardera son propre dispositif pour la rentrée 2017-2018. Soit la gratuité pour les ex-Auvergne et Limousin, et les aides aux familles pour les anciennes Rhône-Alpes, Aquitaine et Poitou-Charentes.
Dans les régions ayant fusionné des territoires qui avaient opté pour des dispositifs allant dans le même sens, dont Bourgogne-Franche-Comté ou Hauts-de-France, ceux-ci sont maintenus avec, pour les aides aux familles, une harmonisation des montants et des supports, les cartes à puce étant préférées aux chèques-livres. Dans cet ensemble, seule la nouvelle région Grand Est, qui regroupe Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne, modifie son dispositif afin de développer les "lycées 4.0". Dès la rentrée 2017, cinquante établissements vont expérimenter une offre numérique qui remplacera les ouvrages papier. La Région fournira aux élèves l’accès aux manuels numériques, dont elle aura acheté les droits, ainsi qu’un Pack Office Microsoft. Elle proposera aussi aux élèves non équipés en informatique d’acquérir du matériel portable à des conditions déjà négociées dans le cadre d’un appel d’offres et permettra aux familles qui en auront besoin de bénéficier d’un soutien financier. En parallèle, la Région participera au développement des infrastructures Wi-Fi dans les lycées avec, pour la rentrée 2017, l’installation de plus de mille bornes. En 2017, le budget informatique de la Région pour les lycées s’élèvera à 14 millions d’euros, auxquels s’ajouteront 4 millions pour le développement du réseau et l’achat des licences de manuels. Coûteuse dans un premier temps, cette réforme permettra de transférer vers les élèves la détention du parc informatique aujourd’hui dans les établissements, et ainsi d’économiser sur certains coûts d’équipement et de maintenance… Surtout, la Région Grand Est pointe une "démarche pédagogique innovante et ambitieuse" censée transformer d’ici à quatre ans l’ensemble des établissements.
Enfin, dans les régions n’ayant pas subi de modification de périmètre, la Bretagne opère aussi un changement. Après l’expérimentation de l’an dernier, elle abandonne, pour la rentrée 2017, le principe d’aides aux familles adopté en 2004 et généralise la gratuité dans les lycées. C. N.