Décès

Dominique Baudis est mort

Dominique Baudis est mort

Le Défenseur des droits succombe à un cancer, à l'âge de 66 ans. Son œuvre littéraire est essentiellement composée de romans historiques liés à la Chrétienté au Proche-Orient.

Par Vincy Thomas
avec afp Créé le 10.04.2014 à 17h49

Dominique Baudis, Défenseur des droits, ancien journaliste de télévision et ancien maire de Toulouse, est mort jeudi matin à l'âge de 66 ans d'un cancer généralisé à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris.

Dominique Baudis, dont le nom reste également associé à la terrible rumeur dont il fut victime en 2003 dans l'affaire Alègre, avait présidé le comité éditorial du Figaro, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), puis l'Institut du monde arabe (IMA), avant de devenir Défenseur des droits, en juin 2011, une fonction nouvellement créée.

Passionné par la Chrétienté au Proche-Orient

Il a aussi écrit de nombreux livres. En 1999, Grasset publie Raimond d'Orient, l'histoire du comte de Toulouse qui part en Croisade à Jérusalem, et Raimond le Cathare, roman historique et hommage à l'Occitanie. Toujours chez Grasset, en 2001, il publie La conjuration, fresque romanesque sur la chute du royaume chrétien de Jérusalemn au XIIe siècle. Deux ans plus tard, il est l'auteur d'Il faut tuer Chateaubriand (Grasset). L'Affaire Alègre lui inspire Face à la calomnie (XO, 2005), journal de bord qu'il a tenu durant deux ans. Il revient au roman avec Les amants de Gibraltar (Grasset, 2010), prix Méditerrannée. L'histoire se déroule à Constantinople au VIIe siècle, alors que la ville est assiégée par les Arabes. Il a aussi préfacé de nombreux ouvrages, parmi lesquels En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté, de Jean-Christophe Sarrot, Bruno Tardieu et Marie-France Zimmer (éditions de l'Atelier, 2013), et La vie de Mahommed, prophète d'Allah, de Sliman ben Ibrahim (Orients), qui doit paraître le 24 avril.

Du journalisme à la politique

Diplômé de Sciences Po, Dominique Baudis avait entamé sa carrière de journaliste au Liban en 1971. Correspondant de l'ORTF puis de TF1 au Proche-Orient, il couvre la guerre du Liban. De retour à Paris, il présente ensuite le journal télévisé, de 1978 à 1980, puis celui de FR3 jusqu'en 1982.

Il renonce au journalisme pour la politique en se faisant élire, en 1983, à la mairie de Toulouse, succédant à son père, Pierre Baudis, maire depuis 1971. En 1984, il est élu au Parlement européen. En 1986, il entre au conseil régional Midi-Pyrénées qu'il préside et à l'Assemblée nationale, sous l'étiquette UDF (Union pour la démocratie française).

Sa nomination en janvier 2001 à la tête du CSA par le président Jacques Chirac l'oblige à démissionner de tous ses mandats et fonctions.

En février 2007, il est élu à la présidence de l'Institut du monde arabe (IMA) et se fixe comme tâche prioritaire de ramener les comptes à l'équilibre.

En 2009, il retrouve un mandat de député européen après avoir été élu dans le Sud-Ouest à la tête de la liste UMP.

Sa dernière croisade : contre les discriminations

Le président Nicolas Sarkozy le nomme le 22 juin 2011 pour un mandat de six ans non renouvelable au poste de Défenseur des droits.

Ce poste nouveau, inscrit dans la Constitution, absorbe les missions jusqu'alors dévolues au Médiateur de la République, au Défenseur des enfants, à la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité (HALDE) et à la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité (CNDS).

Personnalité mesurée, Dominique Baudis est resté relativement discret à ce poste. Sur quelques sujets, il a cependant tapé du poing sur la table, comme sur les Roms, en septembre 2013, lorsqu'il a accusé le gouvernement de ne pas appliquer ses propres règles encadrant le démantèlement des bidonvilles.

 

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