Disparition

L'écrivain américain James Salter est mort hier, vendredi 19 juin 2015, à l’âge de 90 ans à Sag Harbor, au bout de Long Island près de New York. L’éditeur français de l’auteur, Olivier Cohen (éditions de l’Olivier) a précisé qu'il était décédé en faisant "une séance de gymnastique".

Pilote de chasse dans l'US Army, vétéran de la guerre de Corée, formé à la prestigieuse académie militaire de West Point, James Salter, de son vrai nom James A. Horowitz, est né le 10 juin 1925, a écrit une œuvre qui s’inspirait de cette expérience militaire, avec un style sec et épuré, un ton assez fataliste et amer, parfois ironique, des personnages, toujours faillibles, vulnérables, derrière une apparente solidité.

Les éditions de L'Olivier viennent de publier en avril la traduction française par Philippe Garnier de son tout premier roman, Pour la gloire (The Hunters, 1957). Dans ce livre, fortement autobiographique, Salter, ancien pilote de l'US Air Force, raconte le quotidien des pilotes de chasse pendant la guerre de Corée. Il avait commencé à l’écrire alors qu’il était affecté en France. Il s’était consacré totalement à l’écriture en démissionnant de l'Armée après la publication de ce premier roman, porté à l'écran en 1958 par Dick Powell, avec Robert Mitchum (sous le titre Flammes sur l'Asie).  "L'idée d'être écrivain, est de faire du grand amoncellement des jours quelque chose qui durerait", dit-il à cette époque. 

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

Dans un entretien l'an dernier à Livres Hebdo, l’écrivain expliquait qu’il aurait « facilement pu ne pas devenir écrivain, devenir architecte ou designer. » Il confiait : « J’aurais pu faire des films. J’aurais pu ne jamais être publié et rester un amateur dans ce domaine. Un ou deux refus supplémentaires auraient pu avoir raison de cette ambition. Mais le désir d’écrire, je ne crois pas qu’il m’aurait quitté un jour. C’est un plaisir d’écrire des lettres, un journal, n’importe quoi. C’est une forme de contemplation, de possession. J’avais ça au fond de moi, d’une certaine manière. »

Durant toute sa carrière, il n’a écrit que quelques romans : Pour la gloire, Un sport et un passe-temps (1967), qui se déroule en France sur fond de romance érotique, Un bonheur parfait (1975), L’homme des hautes solitudes (1979), et son dernier, Et rien d’autre (2014). Il y évoquait de nouveau le souvenir de la guerre mais aussi la quête de l'amour parfait, le désenchantement, la gloire et son insignifiance. Acclamé dans le monde entier, ce roman avait notamment été élu en septembre 2014 "livre étranger préféré des libraires" français dans le palmarès annuel de Livres Hebdo.

James Salter avait également écrit des nouvelles (American Express, prix PEN/Faulkner en 1989, Bangkok, Cassada), de la poésie, des scénarios (Le rendez-vous, La descente infernale) et ses Mémoires inachevées (Une vie à brûler, 1998), où il trace des portraits, de Kerouac, Shaw, Polanski et Redford. Il avait aussi réalisé un film en 1969, Three, avec Charlotte Rampling.

Il a signé une œuvre protéiforme, dont tout n'a pas été traduit en français, comme ses récits de voyage ou sa correspondance avec Robert Phelps.

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