« Je suis née pour un destin tragique. Je vais tout connaître : abandons, violences, injustices. Je vais frôler la mort et pourtant ma vie mérite d'être vécue. » Ces trois phrases, glissées en ouverture du livre, résument toute la force du témoignage de Fabienne Bichet. Dans Moi, Fabienne B., mauvaise fille, à paraître dans le catalogue de Textuel le 8 octobre, elle livre le récit de sa vie à travers des chapitres courts mais intenses.
Résilience
Abandonnée à la naissance par sa mère, ballottée par les services sociaux, elle est enfermée pendant quatre années dans le pensionnat religieux du Bon Pasteur à Toulouse. Comme les victimes de l'affaire Bétharram, elle y subit notamment de la maltraitance et du travail forcé. Dans une plume acérée et délicate, Fabienne Bichet raconte aussi les violences faites aux femmes, la domination masculine et les cicatrices invisibles d'une enfance volée.
Elle trouve les mots pour narrer sa résilience, accompagnée par les bonnes rencontres, sa carrière dans le cinéma et l'enseignement ou encore sa vie de famille. « Je n'ai jamais laissé les obstacles me freiner. J'avance, je m'adapte, je recommence », écrit-elle avec justesse. Résolument optimiste, ce livre « n'est pas seulement un acte personnel mais une nécessité collective », affirme-t-elle. Pour emprunter les mots de l'historienne Véronique Blanchard dans la postface : le témoignage de Fabienne Bichet « est un hymne à l'audace, à l'intelligence et à la volonté ferme de devenir maîtresse de son existence ».