Dans un communiqué daté de dimanche 15 mars, le Syndicat de la librairie française (SLF) s’efforce d’accompagner les libraires face à la crise déclenchée par l’épidémie de Covid 19.
Considérant que seules les librairies vendant de la presse « semblent pouvoir ouvrir en bénéficiant de l'exception en faveur des commerces de distribution de la presse », le SLF évoque, pour les autres, une solution de livraisons aux clients… moyennant une certaine prudence. « L'objectif du gouvernement étant de limiter au maximum les échanges et la proximité entre personnes, précise le communiqué, tout mode de livraison ou de retrait qui favoriserait le développement de ces échanges n'est pas recommandé. Il est d'ailleurs probable que les transports de marchandises non prioritaires soient encadrées, voire interdites, dans les heures ou jours à venir, rendant les commandes en ligne inopérantes, que ce soit sur un site de libraire ou sur Amazon. »
En amont, le SLF conseille aux libraires de ne pas effectuer de retours « ceux-ci risquant de rester bloqués chez les transporteurs (risque de perte) et, à tout le moins, non traités et non crédités chez le distributeur. Les transporteurs pourraient être amenés à refuser les retours. Par ailleurs, des retours massifs pourraient précipiter la défaillance de certains éditeurs de taille petite ou moyenne ne disposant pas, non plus, d'importantes réserves de trésorerie. La solidarité que nous demandons au profit des libraires doit également s'exercer à leur égard. »
Quant aux flux allers, le syndicat annonce que « la livraison des offices sera suspendue pour l'ensemble des réseaux de vente afin qu'il n'y ait pas de distorsion de concurrence. » Cependant, les commandes d’offices déjà traités seront envoyées précise le SLF, qui demande aux libraires de les receptionner pour éviter qu’elles ne repartent à l’envoyeur.
Dans ce contexte de crise, le SLF fait naturellement valoir, auprès des diffuseurs et distributeurs, « la nécessité d'un accompagnement économique par le biais d'échéances commerciales ».
En discussions serrées avec ces derniers, le syndicat espère que « certains seront en mesure d'annoncer, à partir de demain, des mesures de soutien à la trésorerie des librairies (report d'échéances, raccourcissement des délais de crédit des retours...) ». De même, des discussions sont engagées avec le ministère de la Culture pour « mobiliser les dispositifs traditionnels d’aide aux libraires ».
Dans ce contexte, l’Association pour le développement des librairies de création (Adelc) annonce que « les échéances de remboursement au 31 mars et au 30 juin 2020 des comptes courants qu’elle détient dans toutes les librairies ne feraient pas l’objet d’un appel à ces deux dates. Elles seront reportées en fin du calendrier de remboursement. Ces librairies peuvent, en outre, s’adresser à l’Adelc pour des demandes liées aux difficultés de trésorerie rencontrées. »