Sans prétention. Chrissie Hynde est une rescapée de la scène punk londonienne des années 1970, et son groupe The Pretenders un dinosaure à éclipses, qui tourne toujours depuis 1978. Parce que c'est sa vie, la musique, depuis son enfance à Akron (Ohio), où elle est née en 1951. Son frère, Terry, fan de jazz, était saxophoniste, elle jouait du ukulélé et rêvait de monter sur scène.
C'est à Londres, après des années de galère, de petits boulots et de défonce, que le groupe est né, avec le batteur Martin Chambers, le guitar hero virtuose James Honeyman-Scott et le bassiste Pete Farndon. Ces deux derniers étaient de sacrés musiciens, mais des junkies alcooliques. Honeyman-Scott est décédé en 1982. Farndon, viré du groupe à cause de ses addictions en 1982, est mort en 1983. Chrissie les a remplacés moult fois, mais ne les a jamais oubliés, surtout James. « Il était le son des Pretenders », écrit-elle, émue.
C'est à lui qu'est dédié son livre, des espèces de mémoires illustrés, à son image, et qu'elle a écrits toute seule : cash, sans chichis, drôles. Et qu'on ne lui dise surtout pas qu'elle est une star, qu'on l'admire : ça la met mal à l'aise. Elle fait ce qu'elle a à faire, et basta. « Je ne suis fière de rien », affirme Chrissie Hynde. Reckless, devenu Intrépide grâce à la traduction de Jérôme Soligny, paraît enfin en France, qui est un peu sa terre d'adoption. Elle vit entre Paris et Londres, déplorant que le show, qui must go on, ne lui permette pas de passer plus de temps ici et de visiter. On lui sert de guide quand elle veut.
Intrépide. Ma vie de Pretender
Denoël
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jérôme Soligny
Tirage: 6 500 ex.
Prix: 23,90 € ; 480 p.
ISBN: 9782207179550