On pourra juger, lors de sa 35e édition du 17 au 20 mars, de l’impact des premières mesures prises par le Syndicat national de l’édition et Reed Expo pour rénover le salon du livre de Paris, rebaptisé Livre Paris. A travers la revitalisation du programme de rencontres et de débats, les auteurs y jouent un rôle majeur. Livres Hebdo le souligne en leur consacrant l’essentiel de son édition cette semaine, accompagnant Joël Dicker dans la librairie de sa mère, interviewant le prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, premier étranger pléiadisé vivant, ou retraçant 26 "incroyables rencontres" d’auteurs avec leurs lecteurs.
Depuis quelques mois, les auteurs sont de fait au centre de toutes les attentions. Ils sont engagés dans une concertation au long cours avec les éditeurs sur la mise en œuvre du nouveau contrat d’édition et, tandis que plus de 3 000 sont annoncés à Livre Paris, le ministère de la Culture présentera mercredi une enquête d’une ampleur inédite sur leurs revenus, que Livres Hebdo dévoile en exclusivité.
Rassemblant et croisant les données de cinq études distinctes, le travail coordonné par le Service du livre et de la lecture du ministère évalue d’abord pour la première fois cette population de 101 600 personnes en 2013, dont 5 900 percevant au moins 8 649 euros de droits. Ce portrait collectif permet aussi de détailler la diversité des situations économiques. En trente-cinq ans, globalement, les revenus des traducteurs ont un peu progressé tandis que ceux des écrivains stagnaient et que ceux des illustrateurs reculaient franchement.
La concomitance de la publication de l’enquête avec Livre Paris devrait contribuer à la médiatiser. Reste à savoir quelles leçons et éventuellement quelles mesures elle inspirera. La ministre de la Culture, Audrey Azoulay, aura en tout cas, la semaine prochaine, tout le loisir d’en débattre avec les professionnels du livre. Pour elle, nommée il y a tout juste un mois, Livre Paris constituera en quelque sorte un baptême du feu.