Les négociations réunissant les organisations d’auteurs et des éditeurs — afin d’aboutir à une "amélioration de l’équilibre et de la transparence dans les relations entre auteurs et éditeurs", selon le ministère de la Culture, se poursuivent jusqu’au 15 février. Et quelques candidats à l’élection présidentielle se prononcent d’ors et déjà en faveur de la création d’un statut des artistes-auteurs ou défendent, a minima, une "juste" rémunération de ces derniers.
Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) et Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) ont déjà indiqué dans leurs programmes leur volonté de défendre les droits des artistes-auteurs. C’est aussi le cas d’Anne Hidalgo (Parti socialiste). Cette dernière a de nouveau affirmé son engagement en faveur des artistes-auteurs lors de son meeting à Aubervilliers le 22 janvier. "Je veux une juste rémunération des auteurs", a-t-elle lancé.
Au cours de son meeting, la candidate PS a accordé plusieurs minutes à la culture. Pour elle, "relever le défi démocratique" passe en premier lieu par la culture, "ce puissant levier de la vie collective, cette communion avec l’humanité, cette école de tolérance et d’acceptation de l’autre".
"Sous la protection de la République"
A deux reprises, Anne Hildago insiste : "Pour moi, la culture est placée au cœur du projet républicain". Elle assure notamment son "soutien indéfectible à la liberté de création" et affirme ses engagements pour lutter contre l’uniformisation des contenus et en faveur de l’aide à la création. "Je crois plus que jamais à la culture comme élément d’émancipation, à l’importance de la place donnée aux artistes", affirme-t-elle.
Les droits des artistes-auteurs sont également pris en compte par Fabien Roussel (Parti communiste français). Dans son programme, dévoilé le 24 janvier, il assure vouloir doter les artistes-auteurs d’un "authentique statut, plus protecteur et garantissant effectivement leurs droits sociaux et leurs rémunérations". Il annonce également que "les artistes et créateurs seront placés sous la protection de la République, face aux attaques obscurantistes dont ils été elles font de plus en plus l’objet".
"Etats-généraux de la culture"
Le candidat communiste voit lui aussi la culture comme un "enjeu d’émancipation". Outre les droits des artistes-auteurs, il souhaite organiser "des états généraux de la culture, interdisciplinaires et décentralisés" et créer "un grand ministère de la Culture, de l’Education populaire et des Médias". Celui-ci "sera doté de la compétence la plus large, jusqu’à l’action culturelle extérieure de la France et son rôle dans le cadre de la francophonie", poursuit-il.
Comme Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel veut consacrer 1% du PIB à la culture. "Au-delà du 1% du budget de l’Etat, précise-t-il. Ce niveau d’engagement financier correspond à une augmentation de l’ordre de 30 % des budgets publics actuels, atteignable en une mandature." Il souhaite réduire les inégalités territoriales "en matière d’équipements et de soutien à la création, toutes disciplines confondues", défendre et renforcer la liberté de création, et protéger "l’art et la création de la domination de l’industrie numérique nord-américaine, qui pille leur contenu et les uniformise".
Fabien Roussel envisage "un processus de nationalisations" ayant "pour objectif la formation de pôles publics nationaux et décentralisés" dans différents secteurs dont la culture. Il veut enfin favoriser "l’éducation artistique à l’école" en augmentant le nombre d'heures dédiées "de l’école maternelle au lycée" ou encore rendre "obligatoire l’intégration d’heures consacrées aux pratiques sportives et culturelles dans les cursus universitaires".