À l'appel de l'intersyndical CGT-FSU-SUD, des membres du personnel de la Bibliothèque nationale de France (BNF) et de l'Association de ses lecteurs et usagers (AluBNF) se sont rassemblés jeudi 21 avril à 13h dans les locaux du 13e arrondissement de Paris. Le rassemblement s'est conclu par une assemblée générale qui a décidé le dépôt d'un préavis de grève pour la journée du 10 mai prochain.
Deux décisions prises récemment par la direction sont contestées : la fin de la consultation directe des documents le matin dès le 2 mai prochain, et la majoration des abonnements à partir de septembre 2022. L'annonce de la mise en place de CDD non renouvelables est un point également controversé. Contactée par Livres Hebdo, la direction assure qu' "il n'y a pas de modification en profondeur du mode de fonctionnement". Et poursuit : "L’organisation projetée à compter du mois de mai sur le site de François-Mitterrand permet de combiner réservation à l'avance (dans des conditions améliorées et assouplies avec, notamment, une augmentation importante des quotas d'ouvrages réservables) et communication directe l'après-midi.".
"La BNF n'est pas un musée"
La direction insiste sur le fait que les quotas de documents augmenteront de manière importante par rapport à la situation précédant la crise (de 5 à 25). Mais pour Gaël Mesnage, secrétaire adjoint de la CGT-BNF, "les quotas d'avant la pandémie étaient déjà de 10 documents consultables le jour même sur place et 10 autres réservables à l'avance".
De son côté, la direction énumère également de nouveaux services développés : ressources électroniques, inscription en ligne, suppression de la fermeture annuelle telle qu’elle était pratiquée depuis l’ouverture de Tolbiac, ouverture du BnF Datalab... L'ensemble du texte transmis par la direction de la plus grande bibliothèque du pays à Livres Hebdo est à retrouver dans les documents liés à cet article.
Pour Magali Nachtergael, professeure de littérature française, porte-parole par délégation de l’AluBNF, le mode de fonctionnement des usagers et surtout des enseignants-chercheurs va être modifié. "La fin de la consultation directe des documents le matin va obliger les chercheurs à commander avant 14 h les ouvrages dont ils auront besoin pour le lendemain. C'est un peu comme si on fermait leur lieu de travail", lance-t-elle. Avant de conclure : "la BnF n'est pas un musée, bien qu'elle soit sous tutelle du ministère de la Culture !". Le bras de fer se poursuit.
