Désordre maternel. Mais que fait Carmel, la mère de Marin, 13 ans, encore sous la couette à midi ? En plus, elle kiffe les céréales maintenant ? Et puis, cette façon de se maquiller comme un sapin de Noël et d'envoyer valdinguer ses baskets à l'autre bout de la chambre... Marin n'a plus aucun doute quand Carmel l'appelle du nom de son frère, mort il y a longtemps. Il faut se rendre à l'évidence : sa mère a 17 ans ! Le jeune homme réfléchit et culpabilise. N'est-il pas lui-même responsable de ce dérèglement maternel ? N'a-t-il pas décerné hier à Carmel le premier prix au palmarès des pires parents ? Il faut dire que ce classement n'était pas infondé. Carmel était loin d'être un modèle d'ordre, de raison et de morale conventionnelle. Toujours en retard aux conseils parents-profs, toujours entre deux amants, toujours mal attifée. Que faire ? Dans la panique, il ne reste qu'à s'en remettre à Babita, la grand-mère, experte en sortilèges et en pièges à fantômes. De la première à la dernière page de ce roman, on se tord de rire. D'abord parce qu'on en connaît tous, de ces parents éternels ados, et ensuite parce qu'Audrey Faulot n'a pas sa pareille pour dégainer des scènes irrésistibles. On adore celle où Marin et Babita négocient un deal. Lorsque Babita veut que Marin lui apporte des objets qu'elle a la flemme d'aller chercher elle-même, elle doit laisser s'écouler vingt minutes entre chaque demande. On guette aussi les apparitions de la mère de Romy, hissée, elle, première au concours des meilleurs parents. Mère parfaite, soit, mais proprement horripilante !