La formulation laisse entendre que le service pourrait être restreint aux livres publiés hors de France. Le catalogue de Kindle Unlimited est assez pauvre, sans aucune des nouveautés en littérature en raison de la méfiance de tous les éditeurs du secteur. Ses quelque 20 000 références sont composées pour l’essentiel de titres d’auteurs auto-publiés sur Kindle Direct Publishing, de livres du domaine public, et de la production de petits éditeurs numériques. Bragelonne, Fleurus (Groupe Média-Participations) et Eyrolles font partie des rares éditeurs bien installés dans le livre imprimé à lui avoir confié une partie de leur fonds.
Fleur Pellerin, ministre de la Culture, qui avait saisi la médiatrice après le lancement de Kindle Unlimited, souligne dans un communiqué que " de nombreux types d’abonnements sont compatibles avec le cadre en vigueur (abonnements donnant accès à un nombre défini de livres, « à points », « à la carte », proposés par un éditeur unique, etc.), mais que certains ne le sont pas, notamment les abonnements forfaitaires illimités, dont le prix n’est pas fixé par l’éditeur, tels qu’en proposent certains acteurs du marché ". Dans une interview au Figaro, elle précise que la médiatrice préparera une conciliation avec les acteurs concernés, qui auront trois mois pour s’adapter.
"L'avis rendu par la médiatrice du livre nous conforte dans la pertinence de notre modèle et nous pensons que cette nouvelle étape ouvre la voie à l'adhésion de tous les éditeurs à ce nouveau mode de lecture. Nous sommes convaincus que l'abonnement illimité constitue, grâce à un prix et un catalogue attractifs, une véritable proposition de valeur pour les acteurs de la chaîne du livre, tout comme pour les lecteurs " déclare Hélène Mérillon, cofondatrice de Youboox.
Nicolas Lebedel, directeur commercial d’Izneo, qui n’avait pas encore eu le temps de lire cet avis en détail note que l’avis " ne dit pas non à l'abonnement illimité " et propose " un abonnement illimité conditionné".
Juan Pirlot de Corbion, P-DG de Youscribe, qui a prévu d’organiser une conférence de presse ce vendredi 20 février soulignait en début de semaine que ce nouveau type d’accès répond à une demande du public. " On peut se dire que les gens regarderont un peu moins de vidéos, consacreront un peu de moins de temps aux jeux sur leur tablette ou leur téléphone et liront un peu plus, au lieu de craindre que l’abonnement ne puise ses adhérents que chez les grands lecteurs " plaide-t-il.
De son côté le Syndicat de la librairie française "se félicite de cette position car les offres d’abonnement illimité telles qu’elles se pratiquaient jusqu’à présent pouvaient menacer la création éditoriale et les équilibres économiques du marché du livre ".
A voir également, A la Une de Livres Hebdo ce vendredi 20 février : La France préfère un Kindle Limited, avec une interview de Fleur Pellerin.