"Je n'ai nullement envie de pourrir ma vie plus longtemps et de m'emmerder à me justifier en permanence pour quelque chose qui n'existe pas", écrit Christophe Girard dans un communiqué posté sur Twitter. Le responsable fustige le "climat délétère général de nouveaux maccarthysmes avec la montée de la cancel culture, où l'on piétine notre droit et le code pénal". Il affirme que "la première de [ses] priorités est qu'Anne Hidalgo [...], maire de Paris, puisse exercer son mandant sereinement".
— Christophe Girard (@cgirard) July 23, 2020
L'élu occupait son poste depuis le départ de Bruno Julliard, en 2018, et l'avait déjà longuement occupé sous les mandats de Bertrand Delanoë, de 2001 à 2012. Reconduit dans ses fonctions après la victoire de la socialiste aux élections municipales du 28 juin, il était devenu la cible des écologistes de la majorité. Les alliés de la maire socialiste Anne Hidalgo, lui avaient demandé de suspendre ses fonctions et d'ouvrir d'une enquête de l'Inspection générale de la ville de Paris. Un rassemblement était organisé, jeudi 23 juillet, devant l'Hôtel de Ville, pour réclamer le départ de Christophe Girard.
Un logement litigieux
Le conseiller municipal avait été auditionné en début d'année par la police comme témoin dans la procédure qui cible Gabriel Matzneff. Dans ses journaux, l'écrivain explique comment Christophe Girard, secrétaire général d'Yves Saint Laurent de 1986 à 1987, lui a apporté un soutien financier. Au nom de son employeur, Pierre Bergé, le désormais ex-adjoint à la Culture, aurait fourni un logement à Gabriel Matzneff, ce qu'a reconnu Christophe Girard. Ces éléments sont remontés à la surface après la parution du roman autobiographique de Vanessa Springora, Le consentement (Grasset), dans lequel elle raconte sa relation sous emprise, à l'adolescence, avec le romancier. Le logement offert par Pierre Bergé aurait servi à héberger cette relation. Christophe Girard nie avoir été au courant à l'époque des faits.
Sur Europe 1, mercredi 22 juillet, Christophe Girard avait déjà dénoncé l'existence d'une "justice des réseaux sociaux". "Cette nouvelle justice, cette manière de considérer que la présomption n’est plus d’innocence mais de culpabilité, est un fait très grave dans nos démocraties", avait-il estimé. Il avait par ailleurs indiqué via son avocat, Me Delphine Meillet, qu'il déposerait plainte "dans les prochains jours" pour diffamation, pour se défendre contre une "vindicte militante cherchant à substituer le tribinal de la rue au tribunal judiciaire". Son conseil a rappelé que son client "n'est mis en cause dans aucune enquête judiciaire".