Si vous ne deviez retenir qu'un seul Babel, lequel ?
C’est une question à laquelle il est très difficile de répondre ! Plusieurs titres me reviennent en mémoire et ont marqué mon parcours de lectrice et de libraire. Mais puisqu’il faut faire un choix, je dirais Kinderzimmer de Valentine Goby. Un livre qui s’inscrit dans la longue tradition de la littérature concentrationnaire, en abordant toutefois un sujet oublié des livres d’histoires : les femmes enceintes détenues et contraintes d’accoucher au sein des camps.
Une plongée saisissante dans l’horreur de leur quotidien, servie par l’écriture puissante de cette auteure, dont le talent n’est plus à prouver. Malgré l’enfer, il y a de la beauté dans ce livre : l’espoir et la vie finissent toujours par se faufiler dans les moindres espaces vides ... Une lecture dont on ressort groggy.
En quoi la collection séduit-elle votre clientèle ?
Les lecteurs apprécient aussi bien l’objet que ce qu’il contient : c’est une collection facilement identifiable de par la qualité du papier et du travail effectué sur les couvertures. La grande diversité des auteurs présents au catalogue, notamment en littérature étrangère, ouvre un nombre infini de portes et peuvent répondre à la demande de chacun. La collection a ses habitués, friands de Babel Noir, ou fidèles à des auteurs phares de la maison. Un succès qui ne se dément pas !
Une anecdote au sujet de Babel ?
Là aussi, il y en aurait des choses à raconter … Mais peut-être celle d’une belle découverte, au cours d’un séjour à Amsterdam à la librairie française « Le temps retrouvé », d’où je n’étais, bien-sûr, pas ressortie les mains vides !
J’ai visité cette ville et flâné avec Deux femmes de Harry Mulisch. Une première incursion dans la littérature néerlandaise, dont je garde un très bon souvenir. J’aime cette façon de découvrir un pays : par ses auteurs. Et il y en a des voyages possibles avec Babel !