A la demande générale, soit quatre personnes, je continue à vous communiquer mes pensées passionnantes, par l’intermédiaire de ce blog. La chronique « un mois » avec David Foenkinos se transforme en « une vie » avec David Foenkinos. Il vous faudra du souffle, et de l’aisance dans la souris, pour pouvoir assurer le rythme que je vais vous imposer. Mon but : être le Richard Virenque du blog. Tiens, à propos (art négligé de la digression en continuité), je l’ai rencontré l’année dernière au salon du livre où il dédicaçait son livre publié aux Editions Privat. J’avais le choix entre lui et Kundera, mais une rencontre avec Virenque, ça ne se refuse pas. Son livre repose dans ma bibliothèque tout contre Vialatte et Vian. J’adore surtout la couverture où on le voit en plein effort, dégoulinant de sueur sportive. Il paraissait très épanoui à l’idée d’avoir arrêté la compétition, et de sourire toute la journée à des gens qui l’adorent mais qui n’achètent pas son livre. Quand on a autant grimacé, le sourire repose. Mais pourquoi donc commencer ce blog, à tendance relativement littéraire, par Richard Virenque. Y aurait-il un lien sous-jacent que seuls les intellectuels du mail seraient capables de percevoir ? A vrai dire, c’est une façon d’annoncer que mon blog sera ouvert à tous types de livres. Il sera parfaitement représentatif de l’édition française, et le prochain livre d’Armande Altaï sera traité d’égale avec celui de Le Clezio. Personne ne restera à l’écart, je suis un rassembleur, un amateur du grand écart. Au cinéma, par exemple, je trouve qu’il y a du génie chez Max Pécas. Intituler un film « on se calme et on boit frais à Saint Tropez », c’est franchement inégalable. J’aimerai bien faire un jour une thèse sur l’influence de Max Pécas dans l’œuvre de Tarkovski. Ou, dans le même registre, celle de Pierre Bellemare chez Simenon. Dans ce blog, je serai aussi capable de coups de gueule ; même si, il est vrai, je suis relativement lâche. Et surtout : mon but n’est certainement pas de me brouiller avec quiconque. C’est que je compte avoir le Goncourt un jour. Peu importe lequel d’ailleurs : Edmond ou Jules, l’un des deux fera parfaitement l’affaire. Digression au passage : il paraît que le Goncourt s’achète sur E-bay, c’est vrai ? Aujourd’hui, je m’insurge contre les nouvelles couvertures du Seuil. Peut-on faire plus laid ? Surtout le vert pomme de la littérature étrangère. Quasiment tous les échos sont unanimes : il y a une véritable foule d’ahuris consternés. Maintenant, avec le Renaudot de Mabanckou, faire marche arrière dans le rouge sera compliqué. Quand on a une identité aussi forte, je ne comprends pas qu’on puisse la modifier. C’est exactement comme si je me faisais défriser les cheveux. Qui achèterait alors mes livres ? Je pars faire une petite tournée en Allemagne, et je vous donne des nouvelles à mon retour. Je vais voyager léger. Avec un petit livre formidable qui sort en janvier aux Editions Liana Lévi (oui, j’ai les livres en avance ! car je suis le chroniqueur littéraire du magazine pour jeunes filles : Muteen. Ca, c’est un plan de carrière, non ?). Donc, ce petit livre s’intitule « comment lui dire adieu », et l’auteur, Cécile Slanka (c’est un nom d’écrivain, à quand le roman ?) imagine toutes les façons de rompre. A la manière d’un exercice de style à la Queneau, elle enchaîne les possibilités. Quelques exemples. La façon trash : « tu trouveras dans ce bocal, ce qui aurait pu devenir notre fils ». La version ambiguë : « ma belle salope, devine qui te quitte. Pierre ou Patrick ? ». Et, un dernier pour la route allemande, la version obéissante : « puisque tu me demandes sans cesse de rompre avec le quotidien. ». Je sens que ce livre va avoir du succès. A bientôt mes amis.