Pour son livre à paraître chez Stock, Smart, Frédéric Martel mobilise tout ce qu’il est possible d’utiliser en termes de réseaux sociaux : cinq comptes Twitter, autant sur Facebook, plus ses comptes sur Instagram et LinkedIn, ainsi que sur Bobler et Soundcloud, sortes de Twitter sonores, une chaîne sur YouTube et un site Internet complétant l’ouvrage par des sources statistiques, des chapitres supplémentaires, une bibliographie… Le sujet de Smart ("intelligent", "astucieux") s’y prête particulièrement : il s’agit d’une Enquête sur les internets, précise le sous-titre, menée depuis cinq ans dans une cinquantaine de pays, à la manière de Mainstream, étude précédente de l’auteur sur la culture. L’hypothèse de Frédéric Martel étant que ce média n’est pas le rouleau compresseur de la mondialisation, mais se révèle au contraire d’un usage très local, territorialisé. "L’essentiel des relations entretenues sur les réseaux se situe dans un rayon géographiquement proche. Et quand ils dépassent ce voisinage immédiat, ces échanges restent malgré tout dans une proximité sociale, ou familiale : les Indiens ont par exemple beaucoup de connexions vers les Etats-Unis, mais c’est avec la communauté indienne, qui y est très importante." Dans son propre usage des réseaux, l’auteur prolonge celui qu’il développe dans sa vraie vie d’animateur de l’émission "Soft power" sur France Culture (depuis huit ans), d’enseignant à Sciences po, fondateur et directeur de Nonfiction.fr, fondateur d’Inaglobal.fr… Un bon vieux réseau à l’ancienne, d’amitiés et de soutiens qui apportent quasi bénévolement leur savoir-faire technique pour créer une promotion Smart (408 pages, 22 euros, 16 euros en numérique). Stock prévoit un premier tirage à 10 000 exemplaires. H. H.