On ne la voit pas de l’extérieur, mais ses 95 mètres carrés se nichent au dessus du futur restaurant, à la croisée des sorties de la grande salle, de la médiathèque et des salles d’exposition. La librairie de la Cinémathèque ouvre le 23 octobre. Une extension (et non pas une concession comme prévue à l’origine du projet) qui n’existait pas du temps de Chaillot.

Une innovation qui n’est pas dépourvue d’ambition (450 000 euros de C.A. prévu en vitesse de croisière). Comme le souligne son responsable, Christophe Jouanlanne, « la cinémathèque a une volonté esthétique, la librairie doit traiter le cinéma comme art. » Pas question, par conséquent, de proposer des références techniques ou professionnels. L’objectif est plutôt de vendre des ouvrages liés aux expositions temporaires ou des sources bibliographiques qui nourrissent le cinéma, en plus des catalogues « maison » et d’une thématique jeunesse liée aux activités pédagogiques de l’institution. La Cinémathèque a passé de nombreux accords avec différents éditeurs (article paru dans LivresHebdo.fr).

Venant de la Librairie du Jeu de Paume, M. Jouanlanne ne se leurre pas : il sera plus facile d’attirer le public des expositions (191 000 lors de la première saison) que celui des cinémas. D’autant qu’il existe, sur Paris, 7 librairies spécialisées (Atmosphère, Contacts, Aux films des temps, Hors Circuit, Cine-doc…) réparties dans toute la capitale. Sans oublier la librairie du MK2 Bibliothèque, à une passerelle (Simone de Beauvoir) d’écart.

Les perspectives d’en faire une librairie de quartier sont plus hypothétiques. Le quartier Daumesnil comporte déjà 4 librairies bien implantées (dont Atout Livre), et le Cours Saint Emilion, à deux pas, dispose d’un Alice Media Store, une boutique Album et une Fnac Eveil & Jeux.

M. Jouanlanne, arrivé depuis moins d’un mois, prévient qu’il faudra du temps – « environ trois ans » - pour faire connaître une librairie. Un an après la réouverture dans ses nouveaux murs, la Cinémathèque espère capitaliser sur ses 400 000 férus de cinéma pour vendre ses 10 000 références.

Voir LH 662 (20.10.2006), Le livre va au cinéma (p. 66)