Edito

On ne boudera pas son plaisir et sa fierté de voir une éditrice de premier plan nommée, pour la première fois de l’histoire, ministre dans un gouvernement français. Femme et entrepreneuse, respectée aussi bien pour sa réussite professionnelle que pour ses engagements sociaux, la présidente du directoire d’Actes Sud a fait de sa maison l’une des plus appréciées et l’une des plus singulières dans son approche du métier. Mais l’accession de Françoise Nyssen au ministère de la Culture ne constitue pas seulement un hommage au monde du livre. Elle manifeste surtout, du moins l’espère-t-on, une ambition pour l’ensemble de la société, car elle intervient dans un contexte de profonde dégradation des repères historiques et culturels.
 
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.
La campagne électorale présidentielle a vu massivement prospérer la désinformation sous de multiples formes. Le pays se trouve fracturé. Les inégalités se sont accentuées. Des populations entières ont été écartées du développement. Dès lors, la lecture et le livre dans toute leur diversité, loin d’être relégués à des fonctions marginales, doivent être considérés comme les premiers outils de la revitalisation intellectuelle, économique, sociale, culturelle et démocratique de nos territoires, et placés au cœur de l’action gouvernementale.
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La nomination de Françoise Nyssen survient dans un gouvernement dirigé par un des hommes politiques français actuels qui, avec François Bayrou, lui-même nommé garde des Sceaux, affiche la plus grande proximité avec le livre. Comme maire du Havre, Edouard Philippe n’a cessé de manifester son engagement en faveur de la lecture. " La philosophie de notre politique, c’est de promouvoir la lecture sous toutes ses dimensions, réussite scolaire, apprentissage, cohésion sociale mais surtout plaisir. On s’adresse à tous y compris ceux qui ne savent pas encore qu’ils aiment lire. Il s’agit d’un défi économique, social, intellectuel à relever ", proclamait-il le 28 janvier devant un parterre de représentants nationaux et régionaux de l’Association des bibliothécaires de France. Comme auteur, le nouveau Premier ministre n’a pas signé d’essais, mais des romans dans l’univers politique, chez Flammarion et Lattès, qui doit publier prochainement son " autobiographie littéraire ".

Un chantre de la lecture publique à Matignon, une éditrice rue de Valois, ne manque plus qu’un libraire dans ce gouvernement du livre.

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