Une « petite distillerie indépendante de bon carburant littéraire », baptisée Réservoir Books en hommage au cinéaste Quentin Tarantino (Réservoir Dogs), a ouvert ses portes le 7 novembre à Besançon (Doubs). Remplaçant un magasin Aigle, dans la rue commerçante Courbet, cette librairie occupe 100 m2, dont 75 m2 de surface de vente. A la barre, deux professionnels passionnés : Bruno Bachelier, spécialiste de la littérature américaine (nord et sud) et Nicolas Gonnot, spécialiste de BD, SF, mangas et comics. Les deux hommes qui se sont connus dans la grande librairie bisontine Camponovo, disparue en 2012, et ont rejoint L'Intranquille, créé en 2015 dans la même ville, ont un solide parcours derrière eux. A 54 ans, après un début de carrière comme délégué vétérinaire, Bruno Bachelier a travaillé à la Fnac de Belfort, chez Forum Alsatia, chez Camponovo durant 20 ans et à L'Intranquille. Nicolas Gonnot agé de 44 ans, , a fait toute sa carrière à Besançon, chez Cart, Camponovo, Cultura et L'Intranquille. Misant à la fois sur leurs complémentarités et leur intérêt commun pour la pop culture, les nouveaux propriétaires jouent d'emblée la carte de la différence, leur logo représentant un jerrican, symbole de réservoir de lecture, jusqu'aux papier cadeau, tote bags ou encore mugs personnalisés. Au-delà de leur professionnalisme et d'une solide offre de 8 000 titres, les deux libraires cultivent la convivialité et ont embarqué à leurs côtés une bande de lecteurs bénévoles dont les coups de cœur seront affichés sur un mur avec leur photo. Annonçant un investissement global de presque 200 000 euros, les deux libraires sont associés à parité, avec chacun 40 % du capital, et accompagnés pour le solde de 20 % par trois autres partenaires.
Considérée comme une ville très pourvue en librairies, Besançon a vu son paysage fortement remodelé au cours de quinze dernières années, avec autant de disparitions que de créations. Mais, selon Bruno Bachelier, « depuis la fermeture de Camponovo, le marché du livre est inférieur de 1 million d'euros à ce qu'il était. » Face à ce potentiel, le duo de libraires prévoit, dès la première année, 320 000 euros de chiffrer d'affaires. « Une prévision ultra-prudente » selon Bruno Bachelier.
