Le palmarès des meilleures ventes 2013 consacrait la suprématie du roman. Sans la remettre en cause - 33 romans en grand format ou poche, auxquels s’ajoutent 4 romans jeunesse, figurent dans le Top 50 tous genres confondus -, le palmarès 2014 souligne que les essais et documents conservent encore un sacré ressort. Emmené par le témoignage à succès de Valérie Trierweiler et le pamphlet d’Eric Zemmour, éclairé par l’humour de Stéphane De Groodt, le palmarès GFK/Livres Hebdo des 100 meilleures ventes d’essais et documents totalise 3,5 millions d’exemplaires vendus, soit 28 % de plus que l’année précédente. Ce n’est pas la moindre surprise d’un bilan des meilleures ventes de l’année qui, quoi qu’on en dise, réaffirme la vitalité du livre.
Car si les secteurs des beaux livres et du pratique n’ont pas bénéficié l’an dernier de locomotives aussi puissantes qu’en 2013, les docs n’ont pas été les seuls à réveiller le marché. Nos classements annuels font ressortir une progression étonnante de la performance des "blockbusters" du livre pour la jeunesse, en fiction et en poche comme en illustré. Les ventes des poids lourds du poche s’inscrivent également en hausse et, en BD, hors l’effet Astérix de l’année précédente, les ventes progressent en 2014. Un signe de bon augure à la veille du 42e Festival d’Angoulême. En fiction, la liste, dont les ventes cumulées se tassent, frappe par la solidité d’une architecture fondée sur des séries et des auteurs "long-sellers", et néanmoins ouverte aux valeurs littéraires reconnues comme Patrick Modiano ou Emmanuel Carrère, aux écrivains qui montent tels Maylis de Kerangal ou Eric Reinhardt, et même aux premiers romans comme ceux d’Edouard Louis, d’Adrien Bosc et de Kamel Daoud.
Dans le même temps, nos palmarès de meilleures ventes hebdomadaires se trouvent, eux, imprégnés de "l’esprit Charlie" qui souffle depuis quinze jours, confirmant la forte implication du livre dans les débats qui secouent le pays. "Oui, la liberté d’expression est menacée en France, en Europe et tout autour du monde", déclare à Livres Hebdo le nouveau président de l’Union internationale des éditeurs, Richard Charkin. Pour lui, qui juge "crucial de faire comprendre ce qu’est le métier d’éditeur", éditeurs, auteurs et dessinateurs doivent "rester unis pour défendre les valeurs fondamentales de la liberté d’expression, de la liberté de publier et du droit à critiquer et à polémiquer".
