Comme en 2013, la sécurité a dû à plusieurs reprises pendant le week-end, bloquer l’accès aux bulles – ces tentes qui accueillent les stands des éditeurs – en raison d’un trop plein de visiteurs.
Du côté des ventes de livres, le bilan est positif. Pour Delcourt-Soleil, grand gagnant du palmarès avec quatre prix sur les neufs décernés le chiffre d'affaires a atteint 230 000 euros soit +10 % de plus que l’an dernier, auquel s’ajoutent des ventes (10 000 euros) à la sortie de l'exposition Les Légendaires, série qui fêtait ses dix ans. Pour les autres éditeurs, la progression est plus légère ce qui reste satisfaisant alors que le secteur de la bande dessinée a reculé en 2013 de 1% (selon le baromètre Livres Hebdo / I+C), ce qui équivaut à la moyenne du marché du livre.
Le succès des ventes lors des salons montre que les lecteurs ont aujourd’hui tendance à concentrer leurs achats sur un événement à un certain moment de l'année. Ainsi chez Dargaud, les ventes ont progressé de 5 % par rapport à l’année dernière, se concentrant sur les auteurs en dédicaces. Chez Glénat, qui avait aussi installé une galerie éphémère dans la ville, le chiffre d’affaires du stand a gagné 3 % tout comme chez Casterman avec pour meilleure vente Putain de guerre de Tardi, album porté par l’ exposition « Tardi et la Grande Guerre » durant le festival mais aussi de très bonnes sorties pour Le muret de Fraipont et Bailly, La Princesse des glaces d'après le roman de Camilla Läckberg avec Léonie Bischoff au dessin ou Lastman de Bastien Vives.
Franck Bondoux délégué général du Festival est satisfait de cette édition et loue la programmation grand public comme les expositions « Tardi et la grande guerre » celle dédiée à Quino, le père de Mafalda ou le débat « Tintin la suite ».
Pour lui, « cette 41e édition sur le thème de « La BD qui regarde le monde » marque de fait la dimension internationale du festival y compris dans les polémiques qu’il suscite », faisant référence au Japon qui a protesté contre l'exploitation, « politique » à ses yeux, d'une exposition sud-coréenne sur les « femmes de réconfort », enrôlées de force pendant la Seconde guerre mondiale dans des bordels militaires nippons.
« Pour la prochaine décennie du festival il s’agit d’évoluer vers une BD en résonance avec le numérique, le cinéma, une BD qui s’exporte car la France dispose d’une création riche et d’un événement porteur, ce festival, ajoute-t-il. C’est un atout pour la francophonie et il faut qu’on se structure, avec une collaboration publique/privée, pour transformer cet événement culturel en élément économique. »