Paris est la ville au monde qui compte le plus de librairies, rappelle Jacques Attali en prélude à Paris est un livre, ambitieux beau-livre qui leur est dédié, à paraître le 30 octobre paru aux éditions Keribus. Quelque 630 libraires et plus de 230 bouquinistes y sont recensés par Alexis Margowski, qui les a visités et classifiés à travers les 350 pages de l'ouvrage.
Il y a les trois librairies âgées de plus de 200 ans, les onze qui ont franchi le cap des 150, celles de la nouvelle vague… Des théâtrales, des féministes (Violette and Co), la libertaire Quilombo, l’enchanteresse Chantelivre… « Raconter l'extravagante bibliodiversité parisienne, c'est dire sa profusion, sa modernité, sa radicalité également, mais surtout l'indépendance d'esprit des libraires et de nombreux éditeurs français : de la bande dessinée et du manga aux textes antiques, du yoga au polar, du féminisme à la science-fiction, de la poésie médiévale aux haïkus, à la poésie romantique, à la poésie de rupture contemporaine, de la littérature romanesque aux essais écologiques et philosophiques, de l'histoire à la sorcellerie, de l'alchimie à l'occultisme, du théâtre au droit, en passant par le design, la mode, de la documentation d'art au sacré et aux religions du monde, à l'ésotérisme, à l'automobile, à la peinture, à la photographie, aux arts décoratifs, au cinéma, aux sciences humaines, à l'architecture, aux voyages proches et lointains, aux sciences naturelles... Tout y est ! C'est infini », célèbre l’auteur.
Paris épargné par le déclin des librairies ?
Et à cette déambulation photographique dans la diversité littéraire, s’adosse une méditation sur l’importance du livre papier, et du métier de libraire, dont l’écrivain retrace les fragilités : « Dans notre monde accéléré, au cœur de la submersion numérique, de l’hyperconnexion, de la surexposition aux écrans et du commerce en ligne, le recul de la lecture s’est ajouté à la très fragile économie du livre et à une hausse du coût de l'immobilier, et a conduit à une série de fermetures de librairies inévitable au cours des dernières décennies. Un phénomène mondial. À Paris, leur nombre a presque été divisé par deux depuis l'an 2000. Mais à présent, ce déclin est enrayé, la situation s'est stabilisée. Il nous faut alors absolument garder espoir », rêve l’auteur, convoquant au fil des pages les mots de Victor Hugo, de Marcel Proust ou encore de Léo Ferré. Nous convoquerons pour notre part Paulo Coelho, dans L'Alchimiste : « La crainte de la souffrance est pire que la souffrance elle-même. (...) Aucun cœur n'a jamais souffert alors qu'il était à la poursuite de ses rêves ».
Paris est un livre, d'Alexis Margowski (Keribus) - 30 octobre - 49 euros
