Ce matin, le monde tourne aussi bien ou aussi mal que d'habitude, mais sans Jean d'O et Johnny il est un peu moins enchanteur.
— bernard pivot (@bernardpivot1) 6 décembre 2017
Né Jean-Philippe Smet le 15 juin 1943, le "rockeur" a vendu plus de 100 millions de disques et attiré près de 29 millions de spectateurs lors de ses concerts. Certains de ses tubes ont traversé le temps depuis Souvenirs, souvenirs en 1960: Retiens la nuit, L'idole des jeunes, Que je t'aime, Noir c'est noir, Gabrielle, Ma gueule, Le pénitencier, Quelque chose de Tennessee, Le chanteur abandonné, L'envie, Je te promets, J'oublierai ton nom, Allumez le feu, Marie, etc... Même Françoise Sagan lui avait écrit une chanson, Quelques cris. Depuis 1984, il est l'artiste masculin qui a été le plus classé à la première position du Top 50 avec 5 titres et dans le Top 10 avec 32 titres. Le chanteur a également classé 19 albums dans les meilleures ventes durant cette période, record absolu.
Cinéma
"Johnny" était aussi acteur. Il a joué dans une vingtaine de films, dont Détective de Jean-Luc Godard, Conseil de famille de Costa Gavras, L'homme du train de Patrice Leconte, Vengeance de Johnnie To et récemment Rock'n Roll de Guillaume Canet. Sur les planches il a été mis en scène par Bernard Murat dans une pièce de Tennessee Williams, Le paradis sur terre.
Icône populaire, symbole d'une époque, "Guignol" légendaire sur Canal +, toujours présent pour un concert ou un disque caritatif, le chanteur aux 10 Victoires de la musique a été aussi une vedette médiatique, à la une des magazines people qui ont suivi sa vie comme un feuilleton où l'on croisait Sylvie Vartan et leur fils David, Nathalie Baye et leur fille Laura Smet, Adeline Blondieau et Læticia Boudou avec qui il a adopté deux filles d'origine vietnamienne. Ces dernières années, ses différents problèmes de santé ont occupé le devant de la scène, ce qui ne l'empêchait pas de s'amuser avec Jacques Dutronc et Eddy Mitchell sur scène dans le cadre de la tournée "Les vieilles canailles".
Littérature
Logiquement, Johnny Hallyday a fait l'objet de nombreux livres, à commencer par Johnny de Daniel Rondeau (NIL/Pocket) réédité le 11 janvier et L'âge-déraison: véritable biographie imaginaire de Johnny H. du même auteur (disponible en version numérique chez Points).
La star avait publié deux autobiographies: Johnny raconte Johnny (Editions n°1, 1979) et Autobiographie Destroy en trois volumes, chez Michel Lafon en 1996 et 1997: Déraciné, Le rebelle, Survivant. Parmi les livres encore disponibles, il y a Dans mes yeux (Plon/Pocket) paru en 2013, où il se livre à Amanda Sthers, et La terre promise, document illustré de photos de Dimitri Coste, où il dialogue avec Philippe Manoeuvre (Fayard, 2015).
"Je ne suis jamais seul, à moins que je lis" (TF1, 1989)
Il y a aussi quelques livres qui viennent de paraître: Johnny immortel de Frédéric Quinonero (auteur aussi de Johnny Live. 50 ans de scène), réédition de Johnny la vie en rock (L'Archipel) ; Johnny: le guerrier de Gilles Lhote (Robert Laffont, 30 novembre), qui avait déjà écrit Johnny interdit (Le cherche midi, 2016) et Johnny le rock dans le sang chez le même éditeur l'an dernier ; ou encore La véritable histoire des chansons de Johnny Hallyday de Fabien Lecoeuvre (Hugo Image), qui rejoindra le très documenté Johnny l'intégrale, histoire de tous ses disques signé Jean William Thouryet Gilles Verlant (Chêne, 2011). En février, Mazarine a prévu d'éditer La ballade de Johnny & Læticia de Benjamin Locoge.
Même First avait sorti en 2012 un Johnny Hallyday pour les nuls. Johnny était aussi une vedette de bande dessiné, de Cabu (Johnny, c'est la France, Les Echappés, 2011) au livre-jeu Où es-tu Johnny? (Editions de l'Opportun, 2013) en passant par la caricature d'Uderzo dans Astérix chez les Pictes. Frank Margerin aux dessins et Stéphane Deschamps à la plume avaient également recueilli les pensées, confidences et phrases cultes de l'idole des jeunes dans une bande dessinée, Paroles de Johnny (Chronique éditions), sorti en octobre.
Marguerite Duras disait de lui: "A le voir marcher seul, je comprends." Johnny Hallyday était admiré ou moqué, adulé ou surexposé. Son décès réconcilie enfin les fans et ceux qui le snobaient. Les hommages sont unanimes. Paradoxalement, il a été un peu comme notre TGV: un champion national qui n'a jamais su s'exporter.