Lors du dernier festival Futur en scène, consacré aux innovations numériques à Paris, Editis Education et Unowhy ? ont présenté le fonctionnement de TED, la « tablette pour une éducation digitale », dans une salle de classe reconstituée, avec deux des enseignants qui l’expérimentent dans leur collège depuis le début de mai, en Saône-et-Loire. Assemblée en France, à partir d’une carte mère conçue sur place, insiste Guillaume Hepp, directeur des opérations et cofondateur de Unowhy ?, elle pèse environ 850 grammes, en raison de sa coque et sa de vitre renforcées. Nathan et Bordas ont fourni des manuels d’anglais et d’histoire-géographie, Le Robert a transmis un dictionnaire, adaptés au système d’exploitation (OS) sous Linux de la tablette. Les fonctionnalités s’approchent de l’idéal de personnalisation et de suivi de la progression des élèves dont peuvent rêver des enseignants : tout est contrôlable depuis le PC du professeur, y compris la mise en pause complète des terminaux de toute la classe, pour reprendre un énoncé de cours classique. L’accès à Internet est aussi maîtrisé, jusqu’à l’usage à domicile, afin de préserver un « environnement bienveillant », souligne Guillaume Hepp.
A la rentrée, l’expérimentation sera étendue aux élèves de 5e, avec des manuels de français et de maths, explique Marie-José Lemoy, directrice du développement de Nathan Scolaire. D’ici à 2014, quelque 5 000 collégiens disposeront d’une tablette, au moins en classe, parfois aussi à domicile. Ce test s’inscrit dans un des programmes des investissements d’avenir gérés par la Caisse des dépôts, qui a sélectionné 17 projets dans l’éducation en ligne, lesquels se partagent 18,8 millions d’euros, sans précision sur la répartition. Issu de ce même programme, un autre test sur tablettes baptisé Galago et destiné aux élèves du primaire démarrera à la rentrée prochaine à Bordeaux et à Mérignac, avec la société Stantum. Et la Caisse des dépôts vient de lancer un nouvel appel à projets, réservé cette fois aux contenus innovants dans l’éducation en ligne.
Bic Education, qui propose une ardoise numérique pour le primaire, poursuit son expérimentation étendue maintenant à une dizaine d’écoles, et a démarré la commercialisation de ses Bic Tab (OS Linux), avec entre autres contenus ceux de Retz (autre filiale d’Editis). « Les premières livraisons sont en cours », indique Anne Lechêne, responsable des partenariats, qui ne précise pas le nombre d’appareils commandés. De leur côté, pour la prochaine rentrée, les éditeurs adaptent leurs manuels à tous types d’OS afin de participer aux multiples tests en cours. Hervé Hugueny