Située comme l'année précédente dans l'angle à gauche de l'entrée principale du pavillon 1 du parc des expositions, l'espace Lectures de dem@ain consacré au livre numérique a immédiatement trouvé son public. La première conférence, vendredi après-midi, sur les lecteurs numériques, animée par Hervé Bienvault (blog Aldus), a fait salle comble.
Sony, sponsor de cet espace, a annoncé l'ouverture en avril prochain d'une librairie numérique . « Elle proposera quelque 12 000 titres en français, du domaine public comme des contemporains, parmi lesquels les derniers Marc Lévy », a indiqué Elise Dupuis, responsable du programme Reader chez Sony France. L'auteur de best-sellers était le partenaire du fabricant lors du lancement en France du Reader Touch (300 euros), en décembre dernier.
Bookeen, le concepteur français du Cybook, mettra aussi en vente en juin prochain l'Orizon, un lecteur tactile et communicant, via wi-fi ou bluetooth, après un lancement initial aux Etats-Unis, « notre marché principal », a souligné Laurent Picard, cofondateur de Bookeen. Il sera diffusé en librairies, grandes surfaces spécialisées, et hypermarchés, au prix de 250 euros environ.
Les Etats-Unis sont également le marché principal de Feedbooks, une société française dédiée à la diffusion de livres numériques sur tous supports. « Quelque 100 000 ebooks gratuits sont téléchargés chaque jour depuis notre plateforme, contre 300 000 par mois l'an dernier à cette même période. Nous sommes en discussion avec les éditeurs, en France comme aux Etats-Unis où c'est plus avancé, pour passer à la diffusion de livres payants. Nous avons l'objectif d'en vendre 200 000 par mois d'ici 2010 », a indiqué Loïc Roussel, cofondateur de Feedbooks.
Christophe Maire, cofondateur en Allemagne de la société Txtr, société de service aux éditeurs et diffuseurs de livres numériques, est persuadé que cette technologie est porteuse d'une grande accélération de la diffusion du livre, notamment lorsque les sociétés de téléphonie mobile s'y intéresseront.
Plus technique, la première conférence du matin animée par Bernard Prost (Asfored) était consacrée aux outils ou services permettant aux éditeurs de développer leur offre en livres numériques, sur ces lecteurs dédiés, des tablettes ou des smartphone. « C'est la grande difficulté actuelle pour les éditeurs et les auteurs, qui se trouvent dans une grande incertitude quant au rendu de leurs textes sur ces appareils, ce qui fonctionne bien sur l'un pouvant devenir médiocre sur d'autres », a reconnu Alban Cerisier, directeur du développement numérique et des fonds patrimoniaux chez Gallimard.
« Je suis effondré par la pauvreté typographique de ce format epub, nous nous retrouvons dans la même situation que lors du passage du plomb à la photocomposition », a pour sa déploré François Gèze, P-DG de La Découverte, qui n'emploie cette norme que pour les nouveautés, et a choisi d'en rester au pdf web, plus stable, pour la numérisation de son fonds.
Shalev Vayness, directeur d'Isako, qui propose un tout récent outil de conversion de ces fonds au format ePub s'est attaché à expliquer avec nuance qu'il est devenu possible de produire un travail propre et à un tarif raisonnable, tout en reconnaissant qu'il faut aujourd'hui accepter de perdre une partie de la qualité du papier. L'organisation des maisons d'édition dans la production de ces nouveaux formats, et notamment la capacité des services de fabrication à en contrôler la qualité et la production, est au moins aussi importante que ces outils eux-mêmes, a ajouté Hervé Essa, directeur marketing et commercial de Jouve.
La dernière thématique de la journée, animée par Alain Pierrot (I2S), sur les bibliothèques face à l'arrivée du numérique, a également attiré un auditoire nombreux.