Le « décrochage préoccupant de la lecture chez les jeunes » relevé en 2024 par le Centre National du Livre (CNL) ne s’arrête pas à nos frontières. Parue le 19 juillet, une étude anglophone sur la lecture au Royaume-Uni présente des résultats similaires dans la population adulte. Commandée par la Reading Agency, une association caritative œuvrant pour la démocratisation de la lecture, The State of the Nation’s Adult Reading s’appuie sur un panel de 2 003 consommateurs locaux de plus de 16 ans.
Le nombre de lecteurs en décrochage a augmenté
Son constat est sans appel : 50 % des adultes interrogés déclarent lire régulièrement pour le plaisir (contre 58% en 2015), 15 % affirment ne jamais avoir été lecteurs, et 35 % relatent une pratique de moins en moins fréquente de la lecture. Ce qui signifie, d’après la Reading Agency, que « plus de 27 millions d’adultes qui ne lisent pas régulièrement sont dépourvus des avantages physiques, psychologiques et financiers qui découlent de la lecture. » Par contraste, les personnes âgées de 55 ans et plus déclarent une pratique plus soutenue, à hauteur de 62 %.
30 % des participants à l’étude éprouvent des difficultés à finir ce qu’ils lisent, ou à se concentrer pendant plus de quelques minutes (28 %). Le manque de confiance en soi est une autre barrière à la pratique, avec 11 % d’interrogés trouvant la lecture « toujours » ou « souvent difficile », notamment chez les jeunes adultes.
La fiction plébiscitée par les grands lecteurs
S’intéressant au type d’ouvrages privilégiés par les interrogés, l’étude dévoile que les lecteurs réguliers favorisent les livres, avec 69 % de fictions (livres audio et e-books compris), contrairement aux lecteurs en décrochage, qui jettent leur dévolu sur les magazines. Presque la moitié des non-lecteurs rapportent lire des articles de presse au moins une fois par semaine pour glaner des informations précises.
« Depuis 22 ans, notre mission est de créer un monde d’opportunités, où chaque adulte peut accéder aux avantages tirés de la lecture » rappelle la Reading Agency. « Lire n’est pas seulement une façon de se tenir informé, cela permet aussi d’être plus compréhensif et empathique des autres et de leurs cultures, d’améliorer sa santé, son bien-être, ainsi que les capacités d’apprendre de nouvelles compétences et de communiquer plus efficacement. »
Comme le souligne le Bookseller, cette étude succède à l’étude What Kids Are Reading Report, qui détermine elle aussi que les enfants lisent de moins en moins pour le plaisir, avec une baisse de 4,4 % de livres lus, une première depuis 16 ans.