En 2015, le Québec constate une hausse de 0,6% du nombre de bibliothèques par rapport à 2014, soit 828 établissements de lecture publique présents sur son territoire. Au total, 96,2% de la population québécoise est desservie, en 2015, par une bibliothèque, contre 96,1% l’année précédente. Sur les 1287 municipalités, 1018 d’entre elles possèdent une bibliothèque.
Treize des 17 régions administratives du Québec observent même un pourcentage de population desservie supérieur à 90%. Seules quatre régions se situent en dessous de ce score: les Chaudières-Appalaches (88,8%), la Côte-Nord (88,6%), l’Estrie (85,2%), et le Nord-du-Québec, région vaste et rurale très loin derrière avec 33,6% de sa population desservie par une bibliothèque. La région de l'Estrie est étonnamment mal classée alors qu'elle est l'une des plus riches de la Province, et possède une université de réputation internationale à Sherbrooke.
Hausse de la fréquentation et des prêts
Le nombre d’usagers, composé à 63% par des adultes et à 37% par des enfants, augmente légèrement de 0,1% entre 2014 et 2015. Sur la même période, les bibliothèques enregistrent une fréquentation en hausse de 3,1% pour les visites physiques et de 10,7% pour les visites virtuelles. Avec 20,83 prêts moyens par usagers, le nombre de prêts réalisés en un an croît de 0,6%.
Le fonds des établissements de lecture publique s’enrichit également (+9,9%), dépassant la barre des 30 millions de documents disponibles, dont 27251770 livres imprimés. Le nombre de ressources électroniques (bases de données, publications, livres et autres documents) explose avec une évolution de +102,9% en un an.
Dépenses et personnel en baisse
La situation positive des bibliothèques québécoises en 2015 doit cependant être nuancée. Les établissements de lecture publique proposent moins d’animation (-1,8%).
Les dépenses d’investissements enregistrent une chute de 26,4% pour s’établir à un peu plus de 40 millions de dollars canadiens (soit environ 27,2 M€) en 2015. De même, le nombre de personnel en temps complet recule (-2,1% pour les employés et -0,6% pour les bibliothécaires), alors que le nombre de bénévoles dépasse désormais la barre des 10000 personnes (soit une évolution de +11,3% entre 2014 et 2015).
Une situation qui tend à s'aggraver après la décision du gouvernement québécois, en juin dernier, de couper dans les budgets de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), entraînant la suppression de 29 postes permanents et 11 postes occasionnels.