Pour Nicolas Sarkozy, la culture est un produit de première nécessité

Nicolas Sarkozy au siège de Google (c) Elysee.fr

Pour Nicolas Sarkozy, la culture est un produit de première nécessité

A l'occasion de l'inauguration du siège de Google France à Paris, le Président de la république a fait le bilan de sa politique numérique.

Par Vincy Thomas
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 21h00

Nicolas Sarkozy a inauguré aujourd'hui le nouveau siège social de Google France à Paris, qui sera également le siège structurel de Google pour l'Europe du Sud, de l'Est, le Moyen-Orient et l'Afrique. "La France devient ainsi l'un des pays majeurs pour Google", a indiqué le groupe. Situé rue de Londres dans le IXe arrondissement, l'hôtel particulier, qui appartenait à Axa, a été transformé pour 100 millions d'euros en Googleplex. Il accueillera à terme près de 500 employés dans un espace de 10 000 mètres carrés. Les bureaux abriteront un centre de recherche et développement et l'Institut culturel européen. Ce dernier, qui a lui une vocation mondiale, rassemble une équipe d'ingénieurs qui créent les outils et les services nécessaires à la préservation et à la diffusion de la culture en ligne, à destination des musées et des institutions culturelles.

Questions réponses entre Nicolas Sarkozy et les jeunes salariés du groupe américain


A l'occasion de cette inauguration, le Président de la république a voulu faire un bilan de sa politique numérique. Après une visite des nouveaux locaux parisiens de Google guidée par son P-DG Eric Schmidt, le chef de l'Etat s'est livré au petit jeu du questions/réponses avec de jeunes salariés du géant américain de l'internet, devant lesquels il a vanté les vertus démocratiques et de "transparence" de l'internet. Il a répété sa volonté d'instaurer un minimum de règles sur internet mais a concédé s'être "trompé" et avoir "crispé" les professionnels et utilisateurs du web en parlant de régulation.

"Le web (...) est un progrès de la démocratie même si (...) une liberté sans règle ce n'est pas une liberté" a-til expliqué. "Toute la difficulté que nous avons c'est, dans le nouveau modèle qui se présente devant nous, comment mettre un minimum de règles pour garder l'esprit du web sans tuer la capacité d'innovation et sans tuer le sentiment de liberté et de partage", a poursuivi M. Sarkozy.

Alors qu'on l'interroge sur le commerce en ligne le Président s'est dit "stupéfait par la progression formidable du e-commerce en France". Il souhaite qu'Internet reste un terrain de création. Mais il ajoute, alors que la question ne lui est pas explicitement posée, un mot sur la culture. "Je considère que dans les produits de première nécessité, il y a l'eau, la nourriture, mais aussi la culture." Dans le débat actuel sur le relèvement du taux de TVA sur le livre, cette phrase n'est pas anodine puisque l'eau et les produits de première nécessité sont taxés à 5,5% et non à 7% comme le budget 2012 l'envisage.

Un conseil du numérique mondial


M. Sarkozy a aussi défendu la création d'un Conseil national du numérique qu'il s'est engagé à consulter avant toute décision concernant le web. Il a ouvertement rêvé d'un "Conseil du numérique européen" puis d'un "Conseil du numérique mondial (...) où l'ensemble des professionnels du web discuteraient avec l'ensemble des gouvernements des quelques règles nécessaires", citant notamment "la propriété intellectuelle", "la fiscalité du numérique", le "terrorisme" ou la "pédophilie".

Il a aussi défendu une nouvelle vision de l'éducation. "L'école n'a pas changé alors que les élèves ont tellement changé. Le numérique peut nous aider." Il ajoute : "comment le primaire et le secondaire peuvent-ils faire de nos élèves les entrepreneurs web de demain?" Car Nicolas Sarkozy a également vanté l'attractivité de la France pour les entreprises étrangères et a souhaité que cette inauguration "soit la première d'une longue série".

15.04 2015

Les dernières
actualités