3 avril > roman Grande-Bretagne

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

Il est bon de retrouver le nom de Julian Gloag. Fils d’un écrivain anglais, né à Londres en 1930, celui-ci a vécu aux Etats-Unis avant de s’installer en France et de se partager entre Paris et la Bourgogne. Maître de l’investigation psychologique, il s’est fait connaître dès la première partie des années 1960. Lorsque la collection « Du monde entier » de Gallimard ouvrait ses portes au Tabernacle - dont l’intrigue est assez proche de celle du Jardin de ciment de Ian McEwan -, adapté à l’écran par Jack Clayton avec Dirk Bogarde sous le titre Chaque soir à neuf heures.

Après avoir bâti une œuvre cohérente et dense, Gloag est resté silencieux depuis la parution chez Autrement de Chambre d’ombre en 1996. On se réjouira donc de voir traduit un opus de 1981, Lost and found, sous le titre français de L’imposteur. Le seul de ses romans, comme le souligne le traducteur Henri Yvinec dans sa postface, « dont aucun personnagen’est anglais ». On apprendra ici à mieux connaître un personnage étrange, Paul Molphey. Celui-ci se promène dans la campagne, boit trop de vin et de marc. Sa femme l’a quitté. L’une de ses filles est entrée dans les ordres et l’autre n’a pas donné signe de vie depuis quatre ans.

Instituteur, Paul écrit depuis le 7 mai 1945, le jour de la capitulation allemande à Reims, mais se demande : « Qu’est-ce qu’un écrivain dépossédé de son art ? » Il se souvient de l’époque où une Citroën de couleur beige avait conduit jusqu’à lui le capitaine Dubellay. Lequel venait lui apprendre que son père, le colonel Bernard Molphey, avait été tué au combat et lui apportait une lettre du « Général ».

Paul, dont la mère avait été arrêtée pendant l’Occupation, habitait alors avec son grand-père, Augustin, plutôt sympathisant des idées du « Maréchal ». Les souvenirs remontent. Comme ce bal à Sainte-Colombe où il avait dansé, et embrassé Arlette, la fille d’un fermier prospère du cru. Que s’est-il un jour passé pour que son existence bascule et prenne un mauvais chemin ? Toujours aussi subtil, Julian Gloag fait mouche avec un roman tout en finesse et en demi-teinte.

Al. F.

Les dernières
actualités