La première édition de Rive Noire Littérature, rendez-vous entièrement consacré aux littératures africaines, s'est tenue le 28 juin au Centre Paris Animation Oudiné, dans le XIIIe arrondissement de la capitale. Organisée par Réassi Ouabonzi, connu sous le pseudonyme Lareus Gangoueus, cette journée riche en discussions s’est déroulée dans le format de huit tables rondes.
Chaque heure des écrivains comme Lucy Veronica Mushita, Hemley Boum, Mamadou Mahmoud N’Dongo, Sami Tchak, Bilguissa Diallo, Touhfat Mouhtare, Anne-Sophie Stefanini ou Christian Éboulé ont abordé des sujets tels que l’expatriation, la violence envers les femmes, le processus d’écriture d’un roman historique, ou comment raconter le Cameroun.
15 auteurs invités
Animateur de l’émission littéraire, Les Lectures de Gangoueus sur Sud Plateau TV depuis 12 ans, Réassi Ouabonzi, a également travaillé comme consultant pour le Salon du livre de Paris et pour le Pavillon du livre d’Afrique au Salon du livre de Bruxelles. Pour cette journée, il a invité 15 auteurs originaires de pays comme Madagascar, le Togo, le Congo, le Zimbabwe, le Sénégal, la France, le Mali, la Guinée, le Gabon ou le Cameroun qui ont fait partie de la dernière saison littéraire sur son émission.
« L’idée était de créer un moment convivial et de l’étendre à un public plus large » explique-t-il. Plutôt que d’attirer un public nombreux, Réassi Ouabonzi a voulu rassembler des passionnés de littérature africaine et faciliter l’accès pour les jeunes influenceurs et journalistes auprès des écrivains. Il a également voulu mettre en valeur les éditeurs africains qu’il estime de moins en moins présents au Festival du livre de Paris.
Maxime Bonin tenait un stand de livres où l’on pouvait trouver les œuvres des auteurs présents, éditées au Togo, à Madagascar, en Tunisie, en Côte d’Ivoire ou en France. Il est le fondateur d’Africa Vivre, une plateforme de vente en ligne spécialisée dans la littérature africaine qui référence une cinquantaine d’éditeurs basés en Afrique.
Potentiel inexploité
Maxime Bonin a des acheteurs partout dans le monde et commence à attirer l’attention des bibliothécaires d’universités américaines. Cette année, lors du Salon du Livre Africain de Paris, qui ne cesse de croître depuis sa première édition en 2021, Africa Vivre organise un showroom par pays africain pour ces bibliothécaires universitaires qui recherchent souvent des œuvres en langue française pour leurs départements de littérature. « Il y a une économie du livre qui commence à être une réalité », précise-t-il, faisant écho à une étude récente de l’Unesco sur l’industrie du livre sur le continent africain, qui révèle un secteur débordant de potentiel inexploité.
Les tables rondes de ce premier Rive Noire Littérature, très fréquentées par le public, montrent l’appétence des lecteurs pour la richesse des littératures de ce grand continent dont la France a la chance d’être le lieu de vie d’un bon nombre de ces écrivains d’expression française.
Parmi quelques moments marquants, Solo Niaré, originaire de Guinée et du Mali, a partagé sa connaissance de six langues locales qu’il a utilisées dans ses recherches de sources orales pour son roman historique. Née à Paris d’une famille sénégalaise et mauritanienne, Fanta Dramé, a parlé de frontières et d’identités s’inspirant de ses racines familiales pour son récit. L’écrivain et sociologue togolais Sami Tchak a raconté son dernier livre, qui aborde le sujet de sa fille autiste.
Rive Noire Littérature était organisé en partenariat avec le média indépendant Afrolivresque, Africa Vivre, African Sun Reporters, le centre d’animation Eugène Oudiné et la radio citoyenne, Paris FM Radio.