Le groupe américain de médias News Corp, du milliardaire Rupert Murdoch, a annoncé vendredi 2 mai l'acquisition du roi de la littérature romantique Harlequin Enterprises, moyennant 455 millions de dollars canadiens (300 millions d'euros) en numéraire.
L'éditeur, qui publie les oeuvres de plus de 1 300 auteurs et sort plus de 110 romans par mois, a été cédé par le groupe de presse canadien Torstar, auquel il appartenait depuis trente-neuf ans.
Torstar, qui publie notamment le Toronto Star, le plus grand quotidien canadien de langue anglaise, utilisera une partie de l'argent tiré de la transaction pour se désendetter. Les deux parties espèrent finaliser la transaction d'ici la fin du troisième trimestre.
La branche française est contrôlée à 50/50 par Torstar et Hachette Livre, qui n’a pas souhaité commenter ce changement d’actionnaire chez son partenaire. Elle emploie 80 personnes et a réalisé en 2012 (dernier bilan publié) un chiffre d’affaires de 30,2 millions d’euros, pour 2 millions d’euros de bénéfice net. L’an dernier, elle a réalisé 14% de son activité dans le numérique avec un million d’ebooks vendus, a-t-elle indiqué dans un communiqué récent.
95% du CA de Harlequin en dehors du Canada
Harlequin avait été fondé en 1949. Torstar en avait pris le contrôle en 1975 et était monté à 100 % du capital six ans plus tard. Aujourd'hui, l'éditeur canadien publie ses oeuvres dans 34 langues. Il réalise 95 % de son chiffre d'affaires en dehors du Canada. En 2013, il a réalisé un chiffre d’affaires de 398 millions de dollars canadiens (259 millions d'euros), en baisse de 6,7 % pour un résultat d'exploitation de 52 millions de dollars (34 millions d’euros), en repli de 28,7 %.
L’éditeur subit la concurrence de l’auto-édition, dont les principaux succès viennent de la littérature sentimentale, mais était la branche la plus rentable du groupe de presse.
Elle sera intégrée à la branche édition de News Corp, HarperCollins, auquel elle donnera une coloration plus internationale, dans la mesure où 99 % des livres publiés par ce dernier le sont en langue anglaise.
"Harlequin est un parfait complément pour News Corp, en lui permettant d'élargir massivement ses activités numériques, en étendant sa présence hors de nos frontières et dans de nouvelles langues et en donnant un coup de pouce immédiat à nos résultats", a commenté le directeur général de News Corp Robert Thomson, cité dans le communiqué.
En 2012, selon le dernier classement Livres Hebdo de l’édition mondiale, Harper Collins a réalisé un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros, soit 3,5 % de l’activité de News Corp. Il figure parmi les six principaux groupes d’édition généralistes aux Etats-Unis, et se classe 19e dans le tableau de l’édition mondiale.