Lors de son assemblée générale programmée le 16 juin, le Syndicat de la librairie française (SLF) présentera le futur observatoire de la profession. Créé et piloté par le syndicat, ce nouvel outil est basé sur un partage d’informations recueillies auprès des librairies qui en seront adhérentes. Les données, retraitées sous forme de tableaux de bord, visent à aider les professionnels à mieux piloter leur activité commerciale et économique en se comparant à leurs confrères. Au-delà des sept ou huit tableaux de bord qui leur seront spontanément proposés (sur la gestion des flux, le suivi des ventes, des achats, la rotation des stocks…), ils pourront affiner leurs recherches sur un échantillon précis de librairies (lié à une implantation géographique, une spécialisation, un niveau de chiffre d’affaires…). De même, ils pourront approfondir leurs analyses grâce à de nombreuses possibilités de filtrages par rayons et sous-rayons, par distributeurs, diffuseurs, éditeurs, collections, titres et même par types de vente (comptant, à terme, par Internet…).
Comme le note Xavier Moni, président de la commission commerciale du SLF, "les enseignements feront d’autant plus sens qu’ils émaneront d’une population homogène et ciblée". Pour autant, toutes les informations resteront anonymes, sauf pour les librairies ayant décidé entre elles de jouer la transparence.
Entrant dans la phase concrète du projet, le SLF a récemment choisi Tite-Live pour développer la plateforme de l’observatoire qui devra pouvoir se connecter à tous les systèmes de gestion. Les développements techniques doivent débuter dans le courant de juin, afin que les premiers tests, réalisés avec une trentaine d’établissements aux profils très différents, aient lieu cet été. "L’objectif est d’ouvrir l’observatoire au 1er janvier 2015 et de recruter assez vite de nouvelles librairies adhérentes", lance Matthieu de Montchalin. "Il n’y a pas d’enjeu technique majeur dans le projet, assure-t-il. L’enjeu sera plutôt dans l’accompagnement des libraires autour de l’interprétation des informations. Mais il y a fort à parier que l’observatoire intéressera aussi l’ensemble des maillons de la chaîne du livre." A ce titre, le SLF pourrait être accompagné par le CNL et le ministère de la Culture dans son investissement initial "limité à quelques dizaines de milliers d’euros", assure Guillaume Husson, délégué général du syndicat. En revanche, le coût de maintenance et d’accompagnement sera assuré par les cotisations des librairies, via un système d’adhésion dégressif en fonction de leur chiffre d’affaires.
Clarisse Normand