Dans Nécrologie, les cadavres se ramassent à la pelle. Theodore Tate, ex-flic devenu détective privé, à la suite de la mort de sa fille dans un accident de voiture, est mandaté par la police pour assister à l'exhumation du corps d'un directeur de banque. Au lieu du cadavre du banquier, les employés tombent sur celui d'une femme, tandis qu'un glissement de terrain en fait apparaître... trois autres. Amateur de "films de zombies et d'images de mains qui surgissent de la terre...", Paul Cleave, son auteur, bâtit son intrigue, comme l'indique le titre, autour du cimetière (où le livre se clôt) avec le but avoué de provoquer "l'horreur" dans l'imagination de son lecteur et de l'entraîner dans les rouages d'une intrigue implacable.
Natif de Christchurch en Nouvelle-Zélande, "une ville de 350 000 habitants où il ne se passe jamais rien, où tout le monde se connaît et où les embouteillages durent dix minutes", Paul Cleave y situe tous ses livres. "Je n'ai pas besoin d'imaginer. Je connais les lieux, les gens, les distances : c'est plus facile à décrire", explique-t-il, déclarant qu'il recherche avant tout une écriture visuelle. Le cinéma ne s'y est pas trompé puisque son premier roman, Un employé modèle, a été acheté par un producteur. Ce jeune auteur de 38 ans y a même inventé le serial killer qui se cache dans le commissariat, avant que Dexter, le héros de Jeff Lindsay, ne devienne la coqueluche des amateurs de séries télévisées.
Dans Nécrologie, il joue avec l'archétype du privé à la Chandler, qu'il avoue avoir découvert à travers des auteurs comme Lee Child ou Michael Connelly. Comme Marlowe, Tate est un ex-flic malmené par la vie qui se noie dans l'alcool, conduit sans permis, et mène son enquête avec une juste avance sur la police. "Tate est mené par la culpabilité et les mauvaises choses qu'il a faites. Il porte son histoire personnelle et cherche une rédemption. Je l'aime beaucoup", dit-il. "Quand je suis coincé, écrire sur lui me permet de repartir", >avoue-t-il, annonçant deux nouveaux livres avec Tate.