17 mars > Roman Israël

"Nous n’avons pas de vie sans histoire de vie." Celle de Zehava lui semble linéaire, mais un cheveu blond, sur le marcel de son mari, éveille sa jalousie et la machine s’emballe. Cette héroïne confirme le goût de Benny Barbash pour le burlesque . L’auteur israélien, également dramaturge et scénariste, est un pilier du mouvement La Paix maintenant. Son œil acerbe aime scruter la société de son pays. En France, on avait repéré son premier roman, My first Sony (Zulma, 2008), dans lequel un enfant découvre l’Histoire et le monde des grands.

"Nous n’avons pas d’impact sur la tempête. Nous sommes la tempête", estime sa nouvelle protagoniste, Zehava, qui se noie dans un verre d’eau. "Des pensées bourdonnent dans sa tête", tant elle est persuadée "qu’une autre femme dans la vie de son mari mena[ce] la routine de la sienne". Elle, qui vient d’entamer une psychanalyse, se retrouve démunie. L’adultère de Dov ne fait que renforcer le tremblement de terre. Cet avocat, capable de libérer n’importe quel homme politique, n’a pourtant rien d’un sex-symbol.

Telle une Miss Marple maladroite, Zehava mène une enquête pour démasquer le traître. Le moindre indice nourrit ses soupçons, mais la véritable question n’est pas là. A partir de quand ont-ils commencé à se séparer ? Depuis la scission de leurs dressings ou de leurs lits jumeaux ? Pourquoi cette femme rebelle s’est-elle enlisée dans une famille modèle ?

"Le moment était peut-être venu de prendre quelques risques." Benny Barbash mêle l’humour aux maux de l’amour. Une crise peut être salutaire à condition d’accepter qu’on ne peut pas tout maîtriser. Chacun de nous a ses secrets. Parfois la vie nous modifie, mais on doit lui faire confiance. K. E.

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