Au beau fixe depuis la crise sanitaire, le rayon de développement personnel a trusté les classements de meilleures ventes depuis 2020. Les lecteurs en quête de réconfort se sont tournés vers des témoignages et autres nouvelles icônes du secteur telles Léna Situations (Toujours plus, Robert Laffont 2020) ou Natacha Calestrémé (La clé de votre énergie, Albin Michel 2020). Actuellement, Outre-Manche, les librairies compte environ 80 000 références en développement personnel... Qu'est-ce qui explique ce phénomène ? D'où provient-il et qui l'a-t-il encouragé ?

La chaîne franco-allemande Arte consacre sa soirée Théma du 30 août à l'omniprésence du développement personnel en librairie mais aussi en entreprise et en politique. Le documentaire d'1h28 Le business du bonheur remonte à l'arrivée des colons protestants aux Etats-Unis au XVII^e siècle pour expliquer son développement puis son essor dans les années 1930, lorsque le lien entre productivité et bien-être surgit. Ce long-métrage s'arrête aussi sur l'influence de Martin Seligman, pionnier de la psychologie positive, courant qu'il lança à la fin des années 1990.

Parmi les auteurs qui participent au documentaire, on retrouve notamment le psychiatre Christophe André (Et n'oublie pas d'être heureux, Odile Jacob 2016), les sociologues Nicolas Marquis (Du bien-être au marché du malaise, PUF 2014) et Eva Illouz (Happycratie, Premier Parallèle 2018) ainsi que la philosophe Julia de Funès (Développement im-personnel, l'Observatoire 2019).