Patrick Mauriès nous convie à une belle promenade dans l'Histoire, la littérature et l'architecture. Suivons-le à Nice. Ville neuve, "sans autre passé que celui de multiples occupations étrangères", ville "de l'instant présent". Là où ses parents se sont installés définitivement en 1963.
Notre guide nous entretient de Giacomo Serpotta, sculpteur de premier ordre né à Palerme en 1652. De Bernardo Vittone, auteur de deux livres publiés à titre posthume et d'une poignée d'édifices. Du tranchant Anthony Blunt, à jamais catalogué comme "l'Espion de la Reine", qui aura passé sa vie à "surimposer les écrans". De George du Maurier, à qui l'on doit Peter Ibbetson et Trilby (1884), "premier best-seller de l'ère moderne" en Angleterre et aux Etats-Unis. L'ami d'Henry James fut le "romancier des états limites, d'une réalité corrodée par le désir au point de s'effriter, de se troubler, et de perdre les frontières qui la séparent de l'illusion".
L'écrivain et éditeur du Promeneur laisse ici remonter quelques souvenirs personnels. Il parle de sa découverte d'un film de Bérard et Cocteau. De sa mère, Blanche, "méthodique et tenace, obstinée parfois, pudique et taciturne". Ou évoque une fascination pour une féminité "qui n'a pas froid aux yeux et reste éternellement rivée au regard d'un mâle imaginaire : mélange de provocation et d'inquiétude, de frustration virulente et de refus de céder : possédées arthritiques et aguicheuses, comme enivrées de leur propre parfum et qui n'ont plus que faire des convenances, jouant sans cesse leur va-tout, s'accrochant au moindre relief d'une réalité qui s'éloigne de jour en jour".