La mise en scène de personnages humains dans les albums jeunesse aurait plus d’effets sur le comportement des enfants que le recours aux personnages animaux, révèle une étude réalisée, sur une centaine d’enfants de 4 à 6 ans, par l’Institut des études pédagogiques de l’Ontario, rattaché à l’Université de Toronto (Canada).
Pour mener cette étude, les chercheurs ont choisi de lire trois histoires différentes à des groupes d’enfants. La première est
Little Raccoon Learns to Share de Mary Packard, non-traduit en France, qui mène en scène un petit raton laveur qui apprend à partager. La deuxième est une adaptation de cet album jeunesse dans laquelle le raton laveur est remplacé par un personnage humain. La troisième raconte une histoire de graines.
Partage
Avant et après la lecture, les chercheurs ont proposé aux enfants de prendre 10 stickers à ramener chez eux. Les scientifiques les ont toutefois informés qu’un enfant, non-identifié, n’aurait pas de sticker mais qu’ils pouvaient choisir de partager leur butin avec lui, en mettant quelques-uns de leurs autocollants dans une enveloppe.
Les enfants à qui on avait lu l’histoire avec le personnage humain ont été plus enclins à partager leurs stickers que les autres.
Les animaux, très utilisés dans les albums jeunesse
"
Les résultats sont surprenants sachant que de nombreuses histoires pour enfants mettent en scène des animaux personnifiés", souligne, dans
The Guardian, Patricia Ganea, la responsable de l’étude. En effet, une étude publiée en 2002 a révélé que sur 1000 albums jeunesse,
"plus de la moitié a des animaux comme personnages principaux".
Faut-il pour autant remplacer les animaux par des humains dans les albums jeunesse? L’auteur et illustrateur irlandais Chris Haughton, publié en France chez Thierry Magnier, en doute.
"Je pense qu’une histoire réellement captivante [...] parle davantage aux enfants, va leur rester en mémoire et a plus d’effet sur eux et le cours de leur vie", affirme-t-il dans les colonnes du
Guardian.