Seulement dotée d’un Espace culturel E. Leclerc depuis la fermeture des Vents m’ont dit, en 2012, la ville de Pornic (Loire-Atlantique, 13 000 habitants) a retrouvé, samedi 26 mars, une librairie indépendante. Créée par Yann Laigle, qui a grandi à Pornic mais qui officiait depuis quatre ans à Paris (6e) à la librairie L’Escalier, L’Encre bleue se veut une librairie généraliste "diversifiée dans son assortiment et ouverte sur l’actualité afin que tout le monde y trouve son compte", précise le tout jeune fondateur. Les 4 000 titres de départ couvrent l’ensemble des secteurs éditoriaux, avec toutefois une belle place réservée aux livres portant sur l’Extrême-Orient, passion de Yann Laigle, et à la jeunesse, qui occupe environ un tiers des 70 m2. Bénéficiant d’un important apport personnel de 100 000 euros, le libraire n’a eu aucun mal à contracter un emprunt bancaire de 40 000 euros pour boucler son financement. Il espère dégager la première année 140 000 euros de chiffre d’affaires, et ce malgré la difficulté d’accès et de parking reconnue à Pornic. "Faire vivre une librairie dans le centre-ville reste un défi", souligne Eloïse Boutin, qui, elle, a préféré installer il y a deux ans son Embellie à La Bernerie-en-Retz, à 10 kilomètres de Pornic, afin d’attirer les clients des communes avoisinantes. Stimulée par cette nouvelle concurrence, la récipiendaire de la bourse Lagardère a d’ores et déjà modifié l’aménagement de sa librairie afin d’offrir plus de visibilité à la jeunesse et à la bande dessinée.
Cécile Charonnat