Avec Franck Riester, qui a succédé mardi 16 octobre à Françoise Nyssen au ministère de la Culture, l'industrie du livre retrouve au gouvernement un interlocuteur dédié. Elle en était privée depuis le décret du 10 juillet qui avait retiré à la ministre « la régulation économique du secteur de l'édition littéraire » et la tutelle du Centre national du livre. Une décision dont l'ex et peut-être future présidente d'Actes Sud a eu beau jeu de considérer, en quittant la rue de Valois, que si elle « peut être fondée en droit, elle souligne les difficultés pour les personnes issues de la société civile à partager leur expérience dans la sphère publique ».

Au-delà d'une reconnaissance symbolique, l'édition comme la librairie n'ont d'ailleurs pas spécialement bénéficié des 17 mois de Françoise Nyssen au gouvernement où elle a affronté, suivant sa formule, « la dureté politico-médiatique ». Dans le domaine du livre, la ministre, dont le fort capital de sympathie initial lui a assuré une large couverture de presse pour ses tournées en région dans les premiers mois de son mandat, a mis en œuvre le plan en faveur d'un élargissement des horaires d'ouverture des bibliothèques dans le prolongement du rapport Orsenna. Elle a aussi lancé le processus de création du « pass culture » promis par le président Macron pendant sa campagne électorale.

Au contraire de sa prédécesseure, Franck Riester, 44 ans, est tombé dans la politique dès son plus jeune âge. L'ex-maire de Coulommiers et député de Seine-et-Marne n'a pas la connaissance intime du monde du livre de Françoise Nyssen. Mais, pour avoir été à l'Assemblée nationale le rapporteur des projets Hadopi pendant la présidence Sarkozy, il est un parfait connaisseur de la propriété intellectuelle. Surtout, il est proche du ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Lemaire. Un atout pour la culture. Du moins si la réforme de l'audiovisuel n'absorbe pas toute l'énergie du nouveau ministre.

23.10 2018

Les dernières
actualités