Le SNE s'inquiète de l'accès libre aux revues scientifiques

Le SNE s'inquiète de l'accès libre aux revues scientifiques

La Commission européenne souhaite que les publications de recherches financées sur fonds publics passent rapidement en accès gratuit.

Par Hervé Hugueny
avec hh Créé le 15.04.2015 à 21h52

Le Syndicat national de l'édition (SNE) appelle «les pouvoirs publics à une large concertation sur le libre accès, notamment avec les éditeurs de revues universitaires et scientifiques», dans un communiqué publié le 18 janvier.

Les éditeurs de revues sont inquiets de la transposition en droit français d'une recommandation de la Commission européenne souhaitant que les publications de recherches financées sur fonds publics passent rapidement en accès gratuit. Les conditions de transposition pourraient «déstabiliser gravement le modèle économique actuel de l'édition scientifique, tout en ne proposant aucun modèle alternatif garantissant la pérennité des revues scientifiques» insiste ce communiqué.

«Sur le site Cairn.info, spécialisé en sciences humaines et sociales (quelque 350 revues), 80% des consultations d'articles enregistrées au sein des institutions de recherche portent sur des articles publiés il y a plus d'un an. L'exploitation de ces revues ne peut donc être pensée que dans la durée. Pour cette raison, les articles restent en moyenne en accès payant trois à quatre ans après leur publication et ne basculent qu'ensuite en accès gratuit» explique le SNE, qui renvoie aux pouvoirs publics «l'insuffisance des budgets d'acquisition des bibliothèques universitaires».

Le Groupement Français de l'Industrie de l'Information (GFII), auquel adhèrent aussi des éditeurs de revues partage les mêmes préoccupations (Voir notre actualité).

Depuis près d'une décennie, les prix d'abonnement aux revues de sciences, techniques et médecine (STM) contrôlées par quelques très grands groupes spécialisés soulèvent des protestations grandissantes. Ces revues publient, en général sans payer leurs auteurs, des articles présentant des recherches financées sur fonds publics, et les abonnements à ces revues proviennent aussi des budgets publics, via les bibliothèques, font valoir les partisans de l'open access. En sciences humaines, la situation des revues est toutefois moins florissante qu'en STM.

Le consortium Couperin, qui regroupe les bibliothèques universitaires dans l'objectif de négocier ces tarifs, prévoit de consacrer ses prochaines journées d'étude, les 24 et 25 janvier, à la généralisation de l'accès ouvert. Le gouvernement britannique a annoncé qu'il envisageait d'adopter cette solution.
15.04 2015

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