Dans un contexte plutôt morose, Barnes & Noble, la plus grande chaine culturelle américaine, tire un bilan contrasté de son deuxième trimestre fiscal, qui s'achevait le 30 octobre dernier. Les ventes en librairies ont baissé de 5%, et à périmètre constant de 3,3%. Les ventes de livres universitaires ont aussi baissé, alors que la chaine prévoyait seulement une stagnation.

Seul le numérique a le vent en poupe. Le site internet marchand a vu son chiffre d'affaires progresser de 59%. Et l'essentiel de la croissance affichée ce trimestre a été portée par les ventes de livres téléchargeables. Les estimations annuelles dans ce domaine atteignent désormais 400 millions de $ pour la période mai 2010-avril 2011.

Barnes & Noble est aussi très satisfait des ventes de sa liseuse, le Nook, déclinés dans de nouveaux modèles, et vendue dans des chaines comme Books-A-Million, Best Buy et depuis cette semaine dans les Wal-Mart, la plus grande chaine de supermarchés du pays.

Pour les fêtes, le groupe mise donc essentiellement sur les ventes de matériel technologique et de livres numériques.

« Le marché du livre imprimé est stagnant et va se réduire » constate le P-DG William Lynch. Même si la chaine n'envisage pas de fermer plus de dix magasins dans l'année, elle confirme sa stratégie d'investir massivement dans les nouvelles technologies. Ces investissements pèsent fortement sur les résultats du groupe. Pour les six premiers mois de l'année fiscale, la perte s'est aggravée de 11,7 millions de $ à 75,1 millions de $, pour un chiffre d'affaires en légère hausse de 1% (1,91 milliards de $).

La période des fêtes devrait consolider la tendance : une augmentation de 75% des ventes sur le site internet, grâce aux livres numériques et au biens technologiques, et une hausse de 5 à 7% des ventes dans les magasins grâce au Nook, au secteur jeunesse et à tous les produits dérivés.