Malgré une météo capricieuse, le public a été au rendez-vous dès le vendredi où des dizaines d'écrivains de la rentrée littéraire ont participé à des rencontres et des séances de dédicace. Le jury du prix des libraires de Nancy - Le Point a remis sa récompense à une souriante Nathacha Appanah, par ailleurs en lice pour le prix Femina. D'autres romanciers sélectionnés cette semaine par les grands prix littéraires ont aussi foulé la place Stanislas. Mohamed Mbougarr Sarr, Sorj Chalandon, David Diop ou Lilia Hassaine, tous quatre candidats au Goncourt, ont été particulièrement remarqués vendredi soir, lors du traditionnel dîner organisé par la mairie.
Ecrivains et agents au rendez-vous
Au lendemain de la rencontre en avant-première avec Bernard Werber jeudi 9, Tatiana de Rosnay et Justine Lévy ont investi l’Hôtel de ville dans une rencontre animée par Olivia de Lamberterie, également présente le soir à l’enregistrement de l’émission Le masque et la plume. Pour la première fois à Nancy, Christine Angot est montée sur la scène de l’Autre canal pour lire quelques extraits de son Voyage dans l’Est, qui figure sur la première liste du Goncourt.
Quelques heures avant, sur cette même scène, les agents Dominique Besnehard et François Samuelson ont partagé des confidences sur leur carrière au sein de l’agence Artmédia, source d’inspiration de la série Dix pour cent. « L’essentiel de notre métier ne fait pas vraiment rêver ! lance François Samuelson, agent de comédiens comme Juliette Binoche et d’écrivains comme Michel Houellebecq. Vous avez affaire à des producteurs retors, à des éditrices compliquées… Nous sommes responsables des problèmes jamais des succès », confie-t-il avant de laisser son acolyte Dominique Besnehard égrener des anecdotes. « Tu te souviens de notre coup de fil avec Marlene Dietrich ? Elle répétait en boucle I want my money ! ». Hilarité générale.
Rapport aux mots
En face des deux agents, le comédien de la série Dix pour cent, Thibault de Montalembert, commente avec recul sa profession. « Les écrivains ont leur livre, nous, nous n’avons que ça, dit-il en pointant son corps. Notre métier est fait de chair ce qui rend le rapport aux agents différent ». Clin d’oeil au titre de son livre, Et le verbe se fait chair (L'Observatoire, 2018) sur son rapport, par ailleurs intime, à la littérature.
Intime aussi le relation que maintient aux mots le parrain de cette 43e édition, le dessinateur Enki Bilal, né en ex-Yougoslavie. Malheureusement absent en raison d’un mal de dos, il a participé en visio à une rencontre retransmise en direct à l’Opéra de Lorraine et animée par la commissaire générale du Livre sur la place, Marie-Madeleine Rigopoulos et le directeur adjoint de la rédaction du Point, Christophe Ono-dit-Biot. "L'obligation d'apprendre le français à l'âge de 10 ans et le fait de tomber amoureux de cette langue, me faisant découvrir en même temps la bande dessinée franco-belge, a rendu mon rapport aux mots extrêmement important", a-t-il indiqué.
Le Livre sur la place se poursuit à Nancy jusqu'au dimanche 12 septembre.