Les 8 et 9 septembre se tient, à Francfort, un forum sur l'avenir du livre. A l'initiative de l'organisme interprofessionnel Börsenverein, ces journées, qui réuniront des professionnels et des experts, suivent les Journées du livre de Berlin, organisées en juin dernier, au cours desquelles des experts avaient présenté les scénarios possibles pour le livre.
Le Börsenverein propose donc de prendre l'affaire à bras-le-corps. Les dirigeants précisent : "Il ne s'agit pas de changer l'avenir, mais de saisir la façon de s'adapter aux développements qui se profilent." Les bases de travail sont extrêmement concrètes, puisqu'elles reposent sur une large étude prospective en 55 points, réalisée auprès des professionnels par une équipe d'experts.
En substance, d'après les auteurs de l'étude, tous les médias imprimés, quels qu'ils soient, perdront de leur sens, avec un recul de 25 % dans les recettes de distribution, et un recul de 31 % pour la librairie, qui est un secteur particulièrement touché par la mutation. Avec l'annonce, entre autres, de la disparition des livres scolaires, universitaires et spécialisés, et un report de la clientèle concernée vers des points de vente spécialisés qui proposeront des livres imprimés et des contenus numériques. Il est préconisé aux libraires de revoir totalement le concept de leur espace, et de l'ouvrir à d'autres produits. L'édition, de son côté, doit s'attendre à l'apparition de nouveaux acteurs qui n'élargiront pas le marché, mais en grignoteront des parts. Aux éditeurs, donc, de réagir très vite face au numérique, en pensant, en termes de stratégie, d'investissements et de rentabilité, à l'exploitation numérique dès la conception des livres, en particulier des livres spécialisés. Les foires du livre subiront aussi ces profondes transformations, qui s'accompagneront d'une régression des surfaces d'exposition d'éditeur et de la fréquentation du public.
En bref, tous les métiers sont concernés par cette mutation. Et le Börsenverein de préciser : "Les différents points seront bien évidemment étudiés, mais c'est aussi aux professionnels de faire leurs propres propositions." Une façon de prendre en main cette révolution en marche.
