La mort d'Albert Cossery laisse un grand vide chez Joëlle Losfeld

Albert Cossey © DR

La mort d'Albert Cossery laisse un grand vide chez Joëlle Losfeld

L'éditrice Joëlle Losfeld avait repris tous les textes de l'écrivain égyptien de langue française, décédé le 22 juin à l'âge de 95 ans. Elle a publié ses “Œuvres complètes” en 2005.

Par Catherine Andreucci
avec ca Créé le 15.04.2015 à 21h52

Albert Cossery, écrivain égyptien de langue française, est mort le 22 juin à Paris à l'âge de 95 ans. Depuis 1988, Joëlle Losfeld a republié tous ses textes et fait paraître un inédit, Les couleurs de l'infamie.

Albert Cossery a écrit huit livres traversés par les thèmes de la liberté, de la haine de l'injustice et du pouvoir, et par un solide humour : Mendiants et orgueilleux, Les hommes oubliés de Dieu, La maison de la mort certaine, Un complot de saltimbanques, Les fainéants de la vallée fertile (dont il a également tiré une pièce de théâtre en trois actes), La violence et la dérision, Une ambition dans le désert et Les couleurs de l'infamie. Des livres réunis en 2005 dans deux volumes d'Œuvres complètes.

Joëlle Losfeld a fait redécouvrir au public cet écrivain qu'elle a rencontré il y a 20 ans, alors qu'elle travaillait pour le magazine Jeune Afrique et réalisait des portraits d'écrivains égyptiens vivant à Paris. Entre eux s'est nouée une grande amitié, à tel point qu'Albert Cossery a fait de Joëlle Losfeld son exécutrice testamentaire.

L'éditrice a également publié Conversation entre Albert Cossery et Michel Mitrani et L'Egypte de Cossery, un livre de photographies de Sophie Leys. “Il est devenu un auteur de fonds”, souligne aujourd'hui l'éditrice qui entend bien continuer à le faire lire et relire.

Né en 1913 au Caire, Albert Cossery a fréquenté les écoles françaises du Caire. Il publie son premier livre à 27 ans, Les hommes oubliés de Dieu. En 1945, il débarque à Paris où il s'installe à l'hôtel La Louisiane, rue de Seine, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, un hôtel où il habitera jusqu'à sa mort.

Ami d'Albert Camus et d'Henry Miller, il a toujours vécu dans des conditions rudimentaires, lui qui a rendu hommage aux petites gens et aux marginaux dans ses livres.
Il était le lauréat du prix de la Francophonie de l'Académie française (1990), du grand prix Audiberti pour l'ensemble de ses livres (1995), du prix Méditerranée (2000) et du prix Poncetton de la Société des gens de lettres (2005).

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